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Kant: Sentiment

Sentiment

• À la différence de la sensibilité le sentiment n’est pas une faculté de connaître, et ne relève pas stricto sensu de la philosophie transcendantale qui ne s’occupe que des connaissances a priori. Seule l’expérience décide de ce qui est bon ou mauvais et le sentiment de plaisir ou de peine, en tant que réceptivité du sens interne, est cette propriété du sujet par rapport à laquelle cette expérience a lieu. •• À la différence de la sensation, qui peut devenir objective, quand elle est pensée par l’entendement, le sentiment reste purement subjectif : la couleur du vin est objective, son goût demeure subjectif. Plaisir et peine sont ces éléments subjectifs de la représentation qui ne peuvent en aucun cas devenir connaissance, même s’ils peuvent en être l’effet. Toutefois, il est possible de parler d’un sentiment pur à propos du respect en tant qu’il est produit par la raison. Si la notion de sentiment intellectuel est contradictoire, on peut néanmoins envisager un principe intellectuel du sentiment. C’est ce qui explique que le respect ne relève véritablement ni du plaisir ni de la peine. Réduisant tous les penchants sensibles, qui ont pour fondement le sentiment, il produit un sentiment pur connu a priori par la raison. ••• C’est avec le jugement esthétique que la faculté du juger pose des principes a priori pour le sentiment. Parce qu’elle peut réfléchir l’état de plaisir ou de peine du sujet, elle rend le sentiment communicable. Le goût est la faculté de juger par plaisir au moyen du sentiment et non par concepts. Dans un tel plaisir à juger le jugement sur l’objet précède le sentiment de plaisir, dans la mesure où celui-ci est tenu pour universellement valable. L’esthétique n’est donc plus seulement la théorie des pures formes de la détermination d’une expérience universelle, mais aussi la théorie des pures formes de la réflexion d’une expérience singulière et communicable.

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