Kant: Raison
Raison
• Si toute notre connaissance commence par les sens et passe par l’entendement, elle s’achève par la raison qui est la faculté suprême recherchant pour un conditionné la totalité des conditions, c’est-à-dire l’inconditionné. Dans son usage logique elle est la faculté de conclure procédant par syllogismes : l’entendement concevant une règle (majeure), il est possible de subsumer une connaissance sous la condition de la règle (mineure) à l’aide du jugement, pour déterminer la connaissance par le prédicat de la règle (conclusion) à l’aide de la raison. De cet usage logique on distingue l’usage pur selon lequel, si le conditionné est donné, l’inconditionné doit l’être selon un lien synthétique. •• Conférant en son usage pur une extension maximale et une unité systématique aux concepts de la relation, la raison produit des concepts dépassant la possibilité de l’expérience, nommées Idées transcendantales. Celles-ci sont au nombre de trois : si l’on considère la totalité des conditions sous laquelle on peut attribuer la catégorie de substance aux objets de l’expérience, on obtient l'Ame comme substance indéterminée ; si l’on considère cette totalité de conditions par rapport à la causalité, on obtient le Monde comme totalité du déterminable ; si on la considère par rapport à la communauté ou tout de la réalité, on obtient Dieu comme Idéal de toute détermination. Etant des concepts auxquels ne correspond rien dans l’intuition, les Idées ne permettent pas un usage constitutif pour la connaissance, mais peuvent cependant, à titre d’idées régulatrices, ouvrir un horizon pour s’orienter dans la pensée. ••• Systématisant les actes de l’entendement la raison dépasse les limites de l’expérience. Aussi doit-elle, sur le plan théorique, renoncer à légiférer au profit de l’entendement qui légifère dans le seul champ de l’expérience possible. Elle retrouve son pouvoir dans le domaine pratique en déterminant la volonté et en élevant la faculté de désirer à sa forme supérieure. Kant distingue l’usage spéculatif de la raison de son usage pratique. Connaissant non ce qui est mais ce qui doit être, la raison pratique pose des lois de l’agir et est ainsi dotée d’une causalité. La raison pure fait l’objet d’une critique établissant les limites de son pouvoir à l’égard des connaissances auxquelles elle peut tendre indépendamment de l’expérience, non pas à partir des livres et des systèmes, mais en déterminant les sources de ce pouvoir et son étendue. La raison pratique fait également l’objet d’une critique, dans la mesure où l’usage pratique de la raison n’est pas forcément pur, mais peut être technico-pragmatique : la critique a pour but d’éviter qu’une raison empiriquement conditionnée puisse prétendre constituer à elle seule le principe déterminant de la volonté.
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