Kant: Philosophie

Philosophie

• La philosophie est la science du rapport de toutes connaissances aux fins essentielles de la raison humaine. Elle se ramène aux questions suivantes : 1) que puis-je savoir ? 2) que dois-je faire ? 3) que m’est-il permis d’espérer ? 4) qu’est ce que l’homme ? La dernière question résume les précédentes, en ce sens que la philosophie est d’abord une interrogation sur l’être de l’homme et sur le statut de sa finitude. •• Kant affirme que l’on n’apprend pas la philosophie mais seulement à philosopher, car la philosophie n’est pas un savoir constitué mais une recherche. De ce point de vue, nul ne peut prétendre être le maître de la sagesse et le philosophe demeure un Idéal qui ne se trouve nulle part, bien que l’idée de sa législation se rencontre en tout être raisonnable. L’idée-force est celle de législation qui institue l’homme comme libre. ••• Il faut distinguer le concept scolaire de la philosophie de son concept cosmique. Selon son concept scolaire, on peut considérer qu’elle est une discipline et un travail spécifique, et le philosophe n’est alors que l’artiste de la raison et non le législateur. Selon son concept cosmique, la philosophie concerne tout homme en tant que citoyen du monde. Monde doit alors s’entendre non plus en son acception cosmologique, mais en un sens existentiel, désignant ce qui intéresse nécessairement chaque homme. Kant remet ainsi les philosophes professionnels à leur place : en aucun cas ils ne sauraient se poser en modèles ou en maîtres, même s’ils peuvent être exemplaires. C’est aussi la raison pour laquelle Kant rompt avec l’idée platonicienne du philosophe-roi : il n’est pas souhaitable que les rois se mettent à philosopher, ni que les philosophes deviennent rois, car l’exercice du pouvoir corrompt nécessairement la liberté du jugement.