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Kant: Personne

Personne

• Ce terme désigne les êtres raisonnables en tant que leur nature les désigne comme des fins en soi ne pouvant pas être simplement employées comme moyen. On distingue la personne de la chose, désignant les êtres dont l’existence dépend de la nature et qui n’ont qu’une valeur de moyens. Alors que les choses sont de simples fins subjectives, les personnes sont des fins objectives dont l’existence a une fin en soi et ne doit jamais être considérée comme un simple moyen : si elle sert ou est servie, la personne ne doit jamais être asservie ou asservir une autre personne. •• La racine du devoir est la personnalité qui élève l’homme au-dessus de lui-même pour en faire un but final et le membre d’un règne des fins. Dans ce règne tout a un prix comme valeur relative ou une dignité comme valeur absolue. Ce qui a un prix peut toujours être remplacé par quelque chose d’équivalent : ce qui se rapporte aux inclinations et aux besoins a un prix marchand, alors que ce qui se rapporte à un goût a un prix de sentiment, la valeur ne consistant plus en des objets d’échange matériellement estimables. Ce qui a une dignité est supérieur à tout prix et n’admet pas d’équivalent. Seules la moralité et l’humanité, en tant qu’elle est capable de moralité, ont une dignité. ••• Essence de la personne la personnalité n’est rien d’autre que la liberté. Kant distingue la disposition à l’animalité comme personnalité psychologique, la disposition à l’humanité comme personnalité transcendantale et raisonnable, et la disposition à la responsabilité comme personnalité morale. La première correspond au sujet empirique et à la détermination d’animalité. Pour pouvoir constituer l’humanité proprement dite, elle requiert comme sa condition la deuxième, qui correspond au sujet transcendantal. Mais c’est en fait la troisième qui, correspondant à la moralité, nous livre l’essence de la personne. En effet, si l’être du moi ne nous est pas donné par la psychologie et si le Je pense reste une unité formelle, c’est que l’essence de la subjectivité s’accomplit comme volonté et autoresponsabilité. Si l’animalité ne suffit pas à déterminer l’essence de l’homme, l’humanité et la rationalité ne l’épuisent pas non plus, car cette essence consiste pour le sujet moral à aller au-delà de lui-même, à savoir dans la personnalité comme ce qui rend l’homme capable de s’élever au-dessus de lui-même dans l’agir moral et fait de la raison une surnature.

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