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Kant: Passage

Passage

• Notion centrale dans les écrits des dernières années de la vie de Kant, désignés sous le nom d'Opus potumum. Kant projetait un livre intitulé Passage des principes métaphysiques de la science de la nature à la physique et envisage de constituer la physique comme un système, en repensant un certain nombre de concepts fondamentaux de la philosophie transcendantale. •• Il s’agit d’élaborer un système du monde reposant sur la philosophie transcendantale. On assiste alors à un dédoublement de la notion de phénomène qui est soit ce qui nous est donné empiriquement et qui est physique, soit celui des objets que nous plaçons a priori en lui, et qui est métaphysique. À propos de ce phénomène métaphysique indirect Kant parle de « phénomène du phénomène », rendant compte de la constitution de l’objet : il s’agit là d’un objet qui est notre produit de connaissance. La question devient donc celle de l’auto-affection du sujet constituant l’objet. Cette auto-affection doit en même temps se comprendre comme autodétermination et c’est ainsi que peut s’effectuer le passage de la nature à la liberté. ••• Lorsque l’on passe de l’objet physique à la souveraineté de l’esprit, la raison s’accomplit comme raison pratique et l’impératif catégorique devient affirmation de Dieu. Dieu, le monde et l’homme constituent la clé de voûte de la philosophie transcendantale. Dieu est compris comme un maximum qualitatif nouménal sans limite, alors que le monde est un maximum quantitatif phénoménal. Le concept de Dieu étant transcendant, il ne peut être connu comme un objet sensible et la preuve ontologique semble pouvoir être réhabilitée. Quant à l’homme, il est compris comme cosmotheoros, créant a priori les éléments de la connaissance du monde à l’aide desquels il construit dans l’idée la vue du monde dont il est l’habitant. L’homme est ainsi à la fois le sujet et l’un des éléments de la philosophie transcendantale. En prolongeant la déduction dans le sens d’une genèse et en posant le principe d’une subjectivité constituant la réalité, de sorte que l’écart entre le pensé et le donné tende à se réduire, Kant annonce l’idéalisme absolu de ses successeurs.

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