Kant: Méthode

Méthode

• La Critique de la raison pure est divisée en théorie transcendantale des éléments et en théorie transcendantale de la méthode. Si la première traite des éléments de la connaissance a priori et constitue le cœur de l’ouvrage, la seconde traite de la méthode permettant de déterminer les conditions formelles d’un système complet de la raison pure. •• Cette méthodologie comprend une discipline, un canon, une architectonique, et une histoire de la raison pure. La discipline traitant de la législation négative de la raison et l’architectonique des conditions du système, le canon constitue l’ensemble des principes a priori pour l’usage légitime de certaines facultés de connaître. C’est ainsi que la logique générale est un canon pour l’usage de la raison quant à la simple forme du raisonnement et que l’analytique transcendantale est un canon de l’entendement pur. La connaissance synthétique de la raison pure dans son usage spéculatif étant impossible, il ne saurait y avoir de canon d’un tel usage qui est dialectique. Le seul canon possible concernera donc l’usage pratique de la raison. La raison contient donc, dans son usage moral, des principes d’actions qui, conformément aux principes moraux, peuvent être trouvés dans l’histoire de l’homme. ••• En ce qui concerne l’histoire de la raison pure, Kant ne propose qu’une esquisse d’histoire philosophique de la philosophie, systématisant les philosophies selon trois jeux d’oppositions. Par rapport à l’objet de nos connaissances rationnelles, on peut opposer les sensualistes (Épicure) et les intellectualistes (Platon). Par rapport à l’origine des connaissances rationnelles s’opposent les empiristes (Aristote, Locke) et les noologistes (Platon, Leibniz). Par rapport à la méthode, on opposera la méthode dogmatique (Wolff) et la méthode sceptique (Hume). L’histoire de la philosophie est donc rationnelle, c’est-à-dire possible a priori, présentant les faits de la raison en les tirant non d’un récit historique, mais de la raison elle-même à titre d’archéologie philosophique. Par là, Kant ouvre la possibilité de la compréhension philosophique de l’histoire de la philosophie telle qu’elle s’accomplira dans l’idéalisme allemand.