Kant: Lumières

Lumières

• Les Lumières sont la libération de la superstition, préjugé consistant à se représenter la nature comme n’étant pas soumise aux règles de l’entendement. •• Elles sont longues et difficiles à réaliser, et Kant conçoit son époque non comme un siècle éclairé mais comme un siècle en marche vers les Lumières. La difficulté tient à ce que l’homme doit sortir d’une minorité dont il est lui-même responsable du fait de la paresse et de la lâcheté expliquant qu’il préfère à la liberté l’assujettissement sécurisant à des tuteurs qui pensent à sa place. La devise des Lumières est : Sapere aude ! « Aie le courage de te servir de ton entendement ». ••• Kant rompt avec l’optimisme caractérisant certains aspects du rationalisme de son époque, inspiré de Leibniz et Wolff. Rejetant la métaphysique dogmatique, qui avait fortement influencé les Lumières allemandes, il marque un point de rupture. L’idée d’une finitude de la raison humaine et la théorie du mal radical font que le progrès ne peut être conçu de manière unilatérale. Si Kant salue en la Révolution française les perspectives juridico-éthiques qu’elle ouvre, il en dénonce aussi les excès. Une révolution peut tout au plus entraîner la chute d’un despotisme, mais jamais une véritable réforme de la manière de penser. Il s’agit là d’un travail de longue haleine, les Lumières ne se diffusant que très lentement.