Kant: Loi

Loi

• Si l’entendement donne au moyen de ses règles des lois objectives à la nature, la raison pratique donne à la volonté la loi de son agir. Alors qu’une maxime est un principe subjectif du vouloir, une loi pratique en est un principe objectif. •• La loi pratique est un impératif. Toutefois, il faut distinguer entre des impératifs hypothétiques, qui sont des règles de l’habilité ou des conseils de la prudence, et l’impératif catégorique qui est un commandement de la moralité. La loi morale n’est que la forme d’une législation universelle, car toute matière est nécessairement empirique. En se donnant une maxime valant en même temps comme principe d’une législation universelle, la volonté est pure de tout penchant sensible et ne veut rien d’autre qu’elle-même, c’est-à-dire la forme du vouloir. L’impératif catégorique est donc la loi d’une synthèse pure pratique, un énoncé synthétique a priori, dans la mesure où l’action est liée a priori à la volonté sans présupposer des conditions empiriques tirées d’une inclination. ••• Déclarant l’action objectivement nécessaire en elle-même indépendamment de toute fin extrinsèque, l’impératif catégorique définit le devoir comme nécessité d’accomplir une action par pur respect pour la loi. Il s’agit là d’un sentiment pratique pur : un tel sentiment ne doit pas être empirique tout en constituant un mobile de la raison pratique. La loi causant un préjudice aux penchants sensibles de l’amour-propre, cette exclusion du sentiment demeure néanmoins un sentiment qui a pour objet exclusif la loi en tant qu’elle « terrasse la présomption ». Le respect est ainsi un sentiment moral produit par la raison et non par la sensibilité, de sorte qu’en lui s’accomplisse et se reconnaisse la personne morale.