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KANT : LE POUVOIR CORROMPT LA RAISON

KANT : LE POUVOIR CORROMPT LA RAISON

De Platon aux Lumières, le vieux rêve du philosophe-roi ou du roi-philosophe a hanté les esprits. Rêverie non seulement utopique, nous dit Kant, mais dont la réalisation même serait néfaste, car le pouvoir, nécessairement corrupteur de la raison, est antinomique avec la philosophie.

« On ne doit pas s’attendre à ce que des rois se mettent à philosopher, ou que des philosophes deviennent rois ; ce n’est pas non plus désirable parce que détenir le pouvoir corrompt inévitablement le libre jugement de la raison. Mais que des rois ou des peuples rois (qui se gouvernent eux-mêmes d’après des lois d’égalité) ne permettent pas que la classe des philosophe disparaisse ou devienne muette, et les laissent au contraire s'exprimer librement, voilà qui est aux uns comme aux autres indispensable pour apporter de la lumière à leurs affaires, et parce que cette classe, du fait de son caractère même, est incapable de former des cabales et de se rassembler en clubs, elle ne peut être suspectée d'être accusée de propagande. »

KantDe la paix perpétuelle, 2e s.

ordre des idées

1) Une première thèse : il n'est guère possible ni souhaitable que le pouvoir soit exercé par un philosophe.

* Argument : L'exercice du pouvoir empêche inévitablement le « libre jugement de la raison » sur lequel repose la philosophie.

2) Une seconde thèse précise la première : Si le pouvoir ne peut ni ne doit être exercé par le philosophe, les gouvernants (dans une monarchie comme dans une démocratie) doivent cependant accepter l'existence de philosophes et les laisser librement s'exprimer.

* Arguments : Les philosophes : — peuvent éclairer les gouvernants ; — ne peuvent pas comploter contre eux.

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