Databac

Kant: Idéal

Idéal

• Il s’agit d’une Idée considérée in individuo comme une chose singulière déterminable et déterminée par l’idée seule. La raison ne contient pas seulement des Idées, mais aussi des Idéaux qui ont une force pratique, car il s’agit de principes régulateurs fondant la possibilité de la perfection de certaines actions. •• Ainsi si la sagesse et la vertu sont des Idées, le sage est un Idéal n’existant que dans la pensée, mais correspondant pleinement à l’idée de sagesse. L’Idée donnant la règle, l’idéal sert de prototype pour déterminer la copie. Si ces Idéaux ne sont pas des chimères, puisqu’ils donnent à la raison un modèle, on ne peut cependant leur attribuer une réalité objective et ils ne sauraient se réaliser dans un exemple. L’Idéal de la raison pure sert ainsi de prototype pour l’action et le jugement, opérant une détermination complète avec des règles a priori. ••• La raison conçoit ainsi un objet complètement déterminable selon des principes. Le principe de la détermination complète d’une chose concerne son contenu et non pas seulement sa forme logique. Principe de la synthèse de tous les prédicats constituant le concept intégral d’une chose, il est la supposition transcendantale de la matière de toute possibilité contenant a priori les données nécessaires à la possibilité particulière de chaque chose. Telle est l’idée de Dieu comme Idéal transcendantal, c’est-à-dire un concept incluant tous les possibles, une totalité incluant la communauté des possibles selon la démarche d’un syllogisme disjonctif. Kant montre que la théologie rationnelle ne peut rien conclure en ce qui concerne l’existence d’un tel être. Il démonte ainsi le mécanisme faisant fonctionner l’idée de Dieu dans la métaphysique. Dieu est conçu comme l’Être suprême originaire, parce que toutes les choses sont conçues par rapport à lui comme des limitations d’une réalité plus grande. Il s’agit là du prototype des choses, qui en sont des copies en en tirant la matière de leur possibilité et en s’en rapprochant plus ou moins. Par là, la métaphysique définit l’être comme un étant suprême (Ens summum) fondant la possibilité et l’existence de toutes choses, tous les autres genres de l’être n’étant que des limitations de cet étant. La philosophie critique n’a plus besoin d’un tel étant, car la question ontologique procède désormais d’une esthétique et d’une analytique transcendantales.

Liens utiles