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Kant: Histoire

Histoire

• À la différence de la connaissance rationnelle procédant à partir de principes, la connaissance historique est une connaissance à partir de données. L’histoire est un savoir empirique concernant la nature empirique de l’homme au même titre que la psychologie et l’anthropologie, qui procèdent des sciences de la nature, et l’on peut donc concevoir le processus historique de civilisation comme naturel. Toutefois, on peut aussi, au niveau de la raison, concevoir l’idée d’une histoire d’un point de vue cosmopolitique. •• Kant distingue trois conceptions de l’histoire : 1) la conception terroriste, selon laquelle le genre humain régresse vers le pire (Rousseau) ; 2) la conception eudémoniste, affirmant une quantité de bien et une quantité de mal constantes (Leibniz) ; 3) la conception abdéritiste, où l’histoire n’est que le spectacle affligeant de la misère et de la folie des hommes. À cela Kant oppose l’idée selon laquelle l’histoire est un plan caché de la nature, réalisant une constitution politique telle que la nature puisse totalement développer dans l’humanité ses dispositions. Il renvoie dos-à-dos la thèse qui fait de l’histoire un chaos, puisque nature et liberté ont des lois, et celle qui en fait le résultat d’un ordonnancement providentiel, puisque le jugement téléologique est réfléchissant et non déterminant. ••• Kant ne parle pas comme Hegel de ruse de la raison, mais de ruse de la nature, pour montrer comment des mécanismes naturels sont capables de s’auto-réguler et de s’auto-finaliser, comment des forces sont capables de s’équilibrer et des pulsions de se socialiser, de telle sorte qu’il en résulte la possibilité d’espérer un état cosmopolitique de paix et de droit. De même que la liberté doit s’insérer dans la nature, les mécanismes naturels produisent des effets téléologiques, de la finalité offerte à un jugement réfléchissant.

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