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Kant: Existence

Existence

• L’existence est, avec la possibilité et la nécessité, une catégorie de la modalité. Ces concepts ont la particularité de n’être synthétiques que subjectivement, c’est-à-dire de n’accroître en rien notre connaissance de l’objet, mais de ne concerner que son mode de position. Si, du point de vue transcendantal, la possibilité ne se réduit pas au simple critère formel de la non-contradiction, mais se définit comme ce qui s’accorde avec les conditions formelles de l’expérience, l’existence effective n’est pas un simple complément de la possibilité, mais ce qui s’accorde avec les conditions matérielles de l’expérience. •• L’existence n’est donc plus déductible du concept car, son unique critère de donation étant la perception, elle est toujours une existence empirique. Tel est le sens de la thèse kantienne selon laquelle l’être n’est pas un prédicat réel, mais une simple position : l’existence n’est pas une propriété de l’essence, mais la position de l’objet dans l’intuition empirique. Cette thèse constitue le ressort de la destruction de la preuve ontologique de l’existence de Dieu : de même que cent thalers possibles ne sont pas cent thalers effectifs, de même on ne saurait déduire du concept de Dieu son existence nécessaire. ••• Il faut distinguer la réalité, catégorie mathématique de la qualité, de l’existence ou effectivité, catégorie dynamique de la modalité. Alors que la première concerne l’essence d’une chose et demeure indifférente à son existence effective, la seconde détermine la position de la chose comme effectivement donnée dans l’expérience. Avec l’existence il ne s’agit plus de définir un objet, mais de le poser comme donné dans l’intuition.

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