Databac

Kant: Déduction

Déduction

• Terme emprunté aux jurisconsultes, qui distinguent la question de fait {quid facti) et la question de droit (quid juris), pour caractériser la deuxième en tant qu’elle doit démontrer la légitimité d’une prétention. Les catégories font l’objet d’une déduction métaphysique et d’une déduction transcendantale. •• La première consiste à déduire les catégories des jugements, dans la mesure où ce sont les catégories qui rendent possibles les jugements. La seconde montre comment des conditions subjectives de la pensée peuvent avoir une valeur objective. Il s’agit de prouver que nous avons le droit d’utiliser les catégories pour penser l’expérience, qu’elles nous donnent une connaissance vraie. La déduction transcendantale se décompose en déduction objective et en déduction subjective. Dans la première, il s’agit d’établir la valeur objective des catégories pour les phénomènes, dans la seconde, il s’agit de montrer comment l’entendement peut faire d’une perception une connaissance objective, d’élucider le rapport entre l’entendement et l’intuition tel qu’il est assuré par l’imagination. ••• Dans la première édition de la Critique de la raison pure Kant part de la déduction subjective en accordant un rôle essentiel à l’imagination transcendantale. Heidegger joue son interprétation sur cette version, montrant en quoi Kant met ainsi en abîme la raison comme raison humaine finie. Il s’agit aussi pour Kant de réfuter l’empirisme, en montrant comment les synthèses empiriques présupposent des synthèses transcendantales comme leurs conditions. On n’a toutefois pas manqué de reprocher à Kant d’avoir calqué les synthèses pures sur les synthèses empiriques, et c’est pourquoi dans la seconde édition il part de la déduction objective, minimisant le rôle de l’imagination et affirmant que c’est une même spontanéité qui, tantôt sous le nom d’imagination tantôt sous celui d’entendement, assure la liaison du divers de l’intuition.

Liens utiles