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Kant: Chose en soi

Chose en soi
Dans la mesure où ce n’est plus le sujet qui se règle sur les objets tels qu’ils sont en eux-mêmes, mais les objets qui se règlent sur notre faculté de connaître, il faut distinguer les choses telles qu’elles nous apparaissent comme phénomènes et telles qu’elles sont en soi. Toutefois, phénomène et chose en soi sont la même chose sous deux aspects différents et le phénomène n’est pas une apparence cachant la réalité, mais présente un caractère originaire. •• Cette distinction est le fondement de la philosophie critique : nous ne connaissons que les phénomènes et non les choses en soi (ou "noumène"). Du point de vue de la sensibilité, la chose en soi est la face opaque et irreprésentable du phénomène que Kant n’hésite pas à assimiler à la matière, puisque la sensation n’est que l’affection de la chose en soi sur notre sensibilité. Cependant, elle peut, du point de vue de l’entendement, être pensée comme une réalité intelligible, et le concept que nous en formons s’appelle un noumène. Il s’agit du concept de ce que nous connaîtrions si nous avions une intuition intellectuelle. Un tel concept est vide, puisqu’aucune intuition ne lui correspond, signifiant simplement que la chose en soi inconnaissable peut cependant être pensée par l’entendement. ••• Kant distingue le noumène de l'objet transcendantal ou objet = X, qui est le corrélat du sujet transcendantal, le concept d’un objet en général auquel on rapporte les catégories en tant que représentations d’un sujet transcendantal. Il s’agit de ce qui procure à nos concepts empiriques un rapport à un objet, une réalité objective, et qui, par conséquent ne peut être séparé des données sensibles. Cet objet n’est donc point tant noumène que noème au sens de Husserl. En revanche, le noumène est un concept problématique et limitatif, dont la réalité objective ne peut être connue.


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