Juliet BERTO

Juliet BERTO

Née en 1947 à Grenoble.

Bahar Basse’s Mother (cm, 1974), Neige (coréal. Jean-Henri Roger, 1981), Cap Canaille (coréal. Jean-Henri Roger, 1983), Havre (1986). Elle a enregistré en 1984 une émission TV avec Jean-Henri Roger et Samuel Fuller, Télé Libé Cannes.

Se définissant comme une «enfant de Godard et de 68», elle débuta comme actrice en 1966, fit du théâtre, de la télévision et du cinéma, pour Godard et Rivette surtout, qui l'ont marquée, mais aussi pour Tanner, Berri, Losey, Doillon, Karmitz et Glauber Rocha qui l’orientèrent vers le cinéma militant et tiers-mondiste. Coscénariste pour Céline et Julie vont en bateau de Rivette, elle mit en scène au théâtre La Tempête de Shakespeare. Fragile et révoltée, elle montre une tendresse profonde pour les marginaux et pose un regard documentaire sur ta vie de son quartier entre Barbés et Pigalle, ou sur les labyrinthes portuaires de Marseille et du Havre. Si Neige est construit comme un blues autour de la musique de Lavilliers, Cap Canaille exprime dans la partition d’Elisabeth Wiener un monde éclaté et violent. À partir de ce rythme musical, ses personnages tanguent avec désespoir à la recherche d’un équilibre. Sortant des sentiers battus, elle adapte le réalisme poétique au «cinéma direct». Romantique et lucide, elle peint avec une sensibilité douloureuse un univers nocturne, blafard et poisseux de trafiquants et de victimes de la drogue. Dans Cap Canaille, elle oscille entre le polar et le film d’atmosphère, l'ombre et la lumière. Après ce kaléidoscope très contrasté d’un milieu complexe, la réalisatrice verse avec Havre dans un irréalisme dominé par la force du destin. Bande dessinée exotique, ce film fait se déchaîner des forces occultes au milieu d’un lyrisme généreux. Dans un débordement d’images et d’idées, le hasard trace un parcours initiatique où le rêve d’évasion mène à l’échec devant la réalité. Le symbolisme de figures mythiques engendre un ésotérisme fantastique inspiré du «cinéma nôvo» brésilien.