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Juin, Alphonse (Bône 1888-Paris 1967); maréchal de France.

Juin, Alphonse (Bône 1888-Paris 1967); maréchal de France.

Né en Algérie, il sort major de sa promotion de Saint-Cyr (où il côtoie de Gaulle). Le Maroc lui offre son premier théâtre d'opérations (1912-1914) dans une unité de tirailleurs (Tabors). Après le front de Champagne où il est blessé (1915), il repart au Maroc comme aide de camp de Lyautey et s'illustre dans la guerre du Rif (1925). Il ne quittera cette terre que par intermittences : pour faire l'Ecole de guerre (1920-1922) ou pour suivre Lyautey en France, avant son retour comme chef du cabinet militaire du résident général à Rabat (1929-1933). Nommé général de brigade (1938) après avoir commandé le 3e régiment de zouaves (1935), il est à la tête de la 15e division d'infanterie motorisée quand la guerre éclate. Fait prisonnier dans les Flandres (mai 1940), il est interné à Königstein et libéré un an plus tard à la demande de Pétain qui le nomme commandant en chef des forces d'Afrique du Nord en remplacement de Weygand. Il rejoint le général Giraud (nov. 1942) - après avoir dans un premier temps résisté au débarquement allié - et participe aux opérations alliées de Tunisie contre l'Axe. Il forme le corps expéditionnaire français d'Italie et s'illustre à sa tête au sud du Latium (victoires de Cassino et du Garigliano, mai 1944) en ouvrant la route de Rome. Il est nommé chef d'état-major de la Défense nationale (1944-1946), résident général au Maroc (1947-1951) où il est confronté à la montée du nationalisme indépendantiste. Inspecteur général des forces armées françaises (1951-1953), commandant interallié des forces de l'OTAN de Centre-Europe (1951-1956), il reçoit la même année 1952 le bâton de maréchal (juill.) et un fauteuil à l'Académie française (nov.). Ces hautes fonctions ne l'empêchent pas de s'engager avec force : contre la CED (1954), puis contre la politique algérienne du général de Gaulle qui le met à la retraite en 1962.

Bibliographie : Maréchal A. Juin, Mémoires, 1959-1960.

JUIN, Alphonse (Bône, auj. Annaba, 1888-Paris, 1967). Maréchal de France. Grand soldat, il s'illustra lors de la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés en Tunisie puis en Italie, restaurant ainsi le prestige de l'armée française. Fils de gendarme, sorti major de Saint-Cyr en 1911, il servit d'abord au Maroc (1912-1914), puis se battit brillamment sur le front français où il fut grièvement blessé, perdant définitivement l'usage de son bras droit. Aide de camp du général Lyautey, il fit, après un court passage à l'École de guerre (1921-1922), sa carrière au Maroc où il dirigea le cabinet militaire du résident général à Rabat (1931-1939). Commandant en 1940 de la 15e division d'infanterie motorisée, encerclé et fait prisonnier, il fut interné à la forteresse de Königsberg en Allemagne. Libéré en 1941 sur la demande du gouvernement de Vichy, il succéda à Weygand à la tête des Forces françaises d'Afrique du Nord (novembre 1941). Après le débarquement allié en Afrique du Nord (8 novembre 1942) rallié à Giraud, il prit le commandement des armées françaises engagées en Tunisie et contribua à l'anéantissement de l'Afrikakorps de Rommel. À la tête du corps expéditionnaire français en Italie (1943), il s'illustra à Cassino en prenant le Belvédère puis au Garigliano (mai 1944) ce qui ouvrit la route de Rome et de Sienne. Chef d'état-major de la Défense nationale ( 1944-1947), il fut nommé résident général de France au Maroc (1947-1951), où il s'opposa au aspirations nationales du sultan Mohammed V ben Youssef. Commandant en chef du secteur Centre-Europe de l'OTAN (1951-1953), élevé à la dignité de maréchal de France en 1952, il apporta son soutien moral aux partisans de l'Algérie française et fut mis à la retraite par le général de Gaulle (1962). Membre de l'Académie française, il publia ses Mémoires (1959-1960). Voir Lattre de Tassigny (Jean-Marie de), Leclerc (Philippe de Hauteclocque, dit).

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