jugement de valeur
jugement de valeur
Appréciation d'une idée ou d'une chose en fonction d'une échelle de valeur à caractère moral.
Commentaire Un jugement de valeur hiérarchise le monde en deux catégories : le bon et le mauvais. Dans un devoir ou dans une discussion, il est recommandé d'éviter ce type d'approche en raison de son caractère systématique. On substituera donc au jugement de valeur une analyse qui présentera les différents aspects d'une question, qui soulignera les avantages et les inconvénients d'une action ou d'une idée ; on énoncera éventuellement des préférences en les argumentant, mais on se gardera d'arbitrer de façon autoritaire.
Citations Il est impossible de formuler des jugements de valeur qui permettraient de situer objectivement les diverses civilisations les unes au-dessus ou au-dessous des autres. On peut dire qu'une automobile est plus rapide qu'une voiture tirée par des chevaux, qu'un sous-marin atomique est une arme plus efficace qu'une trière athénienne, qu'un chronomètre mesure le temps plus exactement qu'une clepsydre. Mais on ne peut affirmer que nos penseurs soient supérieurs à Platon, nos monuments plus beaux que l'Acropole, et nous-mêmes plus sages ou plus humains que les contemporains de Périclès. (Jacques Soustelle, les Quatre Soleils.) Si j'accepte de juger un texte selon le plaisir, je ne puis me laisser aller à dire : celui-ci est bon, celui-là est mauvais. Pas de palmarès, pas de critique, car celle-ci implique toujours une visée tactique, un usage social et bien souvent une couverture imaginaire. (Roland Barthes, le Plaisir du texte.)
Liens utiles
- « Nous aimons cette pièce car elle a été écrite le mois dernier, c'est pour nous la définition d'un classique », écrit Roger Planchon dans le programme de George Dandin dont il fut l'un des metteurs en scène. En vous appuyant sur vos connaissances de la pièce, vous commenterez le jugement de Roger Planchon sur George Dandin et indiquerez pourquoi, à votre avis, on peut apprécier au XXIe siècle une pièce écrite au XVIIe siècle.
- Dans son roman, les Faux-Monnayeurs, Gide prête à son personnage de romancier, Edouard la réflexion suivante : « Il se dit que les romanciers par la description trop exacte de leurs personnages, gênent plutôt l'imagination qu'ils ne la servent et qu'ils devraient laisser chaque lecteur se représenter chacun de ceux-ci comme il lui plaît ». Partagez-vous ce jugement ? Vous expliquerez et discuterez le point de vue énoncé par André Gide en vous appuyant sur vos lectures personnelles et l
- « La cérémonie commence » s'écrie un personnage au début de la représentation de la pièce d'Ionesco, Le Roi se meurt. Ne pensez-vous pas qu'on puisse dire de toute représentation qu'elle est elle-même une cérémonie ? Vous vous interrogerez sur ce jugement en vous référant aux oeuvres littéraires que vous avez appréciées et à votre expérience théâtrale.
- Dans la Revue des deux Mondes, en 1838, Gustave Planche écrivait, à propos de Ruy Blas, de Victor Hugo : « Toute la pièce n'est qu'un puéril entassement de scènes impossibles. Elle ne relève ni de la réalité historique, ni de la réalité humaine, ni de la poésie lyrique ». Selon vous, d'après les drames romantiques que vous connaissez, ce jugement est-il justifié ?
- Bossuet loue Henriette d'Angleterre d'avoir préféré la lecture des ouvrages d'histoire à celle des romans : « Soucieuse de se former sur le vrai, dit-il, elle méprisait ces froides et dangereuses fictions ». Examinez et discutez ce jugement.