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JUGEMENT DE DIEU

JUGEMENT DE DIEU Autrement nommé ordalie, il consiste, pour un défendeur en justice, à en appeler à un témoin irréfutable, Dieu, afin de prouver son innocence. Interdit par Louis IX, il se perpétue jusque sous Philippe IV le Bel ; à ce moment-là, l’appel au roi aura définitivement remplacé celui à Dieu. Selon l’époque et le lieu, il a connu des formes variées. Pour l’ordalie dite unilatérale, on précipite le prévenu dans l’eau, les mains liées ou entravé dans une robe ; qu’il coule et il est innocent, car l’eau, élément pur par excellence, ne saurait admettre en son sein un élément impur. Ou alors on aura recours au feu : il s’agit de saisir un morceau de fer ou de glisser la main dans un gantelet métallique, l’un et l’autre chauffés à blanc ; la guérison des brûlures dans le délai imparti - environ trois jours - prouve l’innocence. L’ordalie peut aussi être bilatérale : le prévenu défie son accusateur ou le président du tribunal en duel judiciaire. A Dieu, dès lors, de faire triompher l’innocent. Cette possibilité octroyée à tous de se battre pour son bon droit ne profita guère aux petites gens car chacun devait utiliser les armes de sa condition : pour un vilain, muni d’un bâton, affronter un noble et sa panoplie guerrière équivalait à un suicide. Le Jugement de Dieu fut condamné par le concile du Latran de 1215 puis interdit par un édit de Saint Louis en 1258.

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