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JUAN Ier (Juan de Aviz). Roi de Portugal

JUAN Ier (Juan de Aviz). Roi de Portugal. Né le 14 août 1356, sans doute à Lisbonne, mort dans cette ville le 14 août 1433. C'est le fondateur de la seconde des trois dynasties des rois du Portugal, celle des Aviz (dite aussi « Joanina » à cause de son nom). Fils naturel du roi Pedro Ier et de Thérèse Lourenço. Son père l'arma chevalier et le nomma Maître de l'Ordre d'Aviz (nom qui demeura attaché à la future dynastie) alors qu'il avait à peine sept ans — ce qui nécessita une dispense du Pape. Très tôt, les aventures sentimentales le tinrent à l'écart des événements très confus du règne. Ayant échappé de peu à un complot tramé contre lui par sa belle-soeur, Eléonore Tellez — l'intrigante et scandaleuse femme de son frère, le valétudinaire roi Ferdinand Ier dont la santé était minée par les médecins qu'elle s'était attachés — il tua l'amant de cette dernière, le comte d'Ourem et le peuple le proclama « gouverneur et défenseur du royaume ». A la mort de son frère, la régente fut déposée et il fut élu roi en 1385. Après la retentissante victoire d'Aljubarrota (1385) sur les Espagnols qui maintenaient leurs prétentions sur le Portugal, il raffermit l'alliance avec l'Angleterre (traité de Windsor, 1386) en épousant la fille aînée du duc de Lancaster, donna Filippa; de cette union naquit cette « illustre génération, grands Infants » — pour traduire littéralement le vers célèbre de Camoëns — qui donna au Portugal une gloire impérissable. Une trêve avec l'Espagne fut conclue en 1411; avec l'aide efficace de la reine qui, à bien des points de vue, exerça sur lui une influence opportune, il s'efforça de donner au Portugal une nouvelle orientation, inaugurant une politique commerciale et expansionniste en réaction contre la tradition agricole et continentale de la précédente dynastie des Bra-gance. Il commença la conquête de l'Afrique par la prise de Ceuta (1415); cette entreprise facilita les premières explorations de la côte africaine et des îles voisines par l'Infant Henri le Navigateur. Il ne négligea pas pour autant la politique intérieure et fut secondé dans cette tâche par son fils aîné, le futur roi Edouard. Entre-temps, la mort de la reine l'avait laissé désemparé pour le restant de ses jours. Juan Ier fit disparaître les derniers vestiges de la féodalité, réorganisa les lois (avec l'aide du grand jurisconsulte Joâo das Regras), soutint l'Université, fit construire — pour commémorer la victoire d'Aljubarrota — le célèbre monastère de la Batalha où il devait être inhumé avec la reine et les Infants. Sentant les approches de la mort tandis qu'il se trouvait a Alemquer, il se fit ramener dans sa capitale où il mourut après avoir fait de dignes adieux à ses intimes et s'être fait transporter à la cathédrale pour les derniers devoirs du croyant. La nouvelle de sa mort parvint au Concile de Bâle qui fit célébrer un service funéraire d'une exceptionnelle solennité. On a conservé de lui un Livre de la chasse à courre.

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