Databac

Juan BUNUEL

Né le 9 novembre 1934 à Paris.

Au rendez-vous de la mort joyeuse (1972), La Femme aux bottes rouges (1974), Léonor (1975).

Après ses études au Mexique et aux Etats-Unis, le fils de Luis Bunuel devient assistant de son père {Nazarin, La fièvre monte à El Pao, La Jeune Fille, Le Journal d'une femme de chambre, Viridiana), d’Orson Welles {Don Quichotte), Louis Malle {Viva Maria, Le Voleur) et aussi Jacques Doniol-Valcroze, Antonio Bardem, Henri Verneuil... Entre 1967 et 1970, il réalise alors plusieurs courts métrages, notamment Calanda et Chontalpa, avant de tourner ses trois longs métrages. Dans les deux premiers, il a délaissé les grands mythes de l’épouvante pour rechercher un fantastique Plus actuel venant s’immiscer dans la banalité quotidienne la plus insignifiante. Au rendez-vous de la mort joyeuse et La Femme aux bottes rouges traquent en effet l’irruption de l’illogique, de l’inconscient et de l’irrationnel dans le monde fort conventionnel d’une famille bourgeoise ou d’un riche original. Choisissant prudemment une forme linéaire et réaliste, l’auteur refuse même d’utiliser dans son premier film les divers niveaux de réel sur lesquels il joue pourtant avec talent dans La Femme aux bottes rouges. C’est au contraire à un envoûtant retour au passé que se livre Juan Bunuel dans Léonor. Mais, là encore, les mythes sont à peine suggérés et le film apparaît surtout comme une belle histoire d’amour fou. Dommage que l’auteur reste fidèle à une mise en scène trop sage qui étouffe un peu la force des thèmes abordés, comme s’il manquait d’audace et tournait autour du fantastique sans oser le prendre à bras le corps. Depuis plus de dix ans, à la télévision, il approfondit cette stratégie périphérique et, si l’on excepte l’inévitable adaptation d’Edgar Poe (Le Joueur d'échecs de Maelzel, 1981), se spécialise de préférence dans l’aventure psychologique ou les histoires rocambolesques toujours traitées avec un certain détachement qui laisse le spectateur libre de son approche. L'Homme de la nuit, Aveugle, que veux-tu ?, Le Libertin de qualité ou la série Le Tropique du crabe (ces deux dernières réalisations en 1986) sont des œuvres belles mais refusant une adhésion trop spontanée.

Liens utiles