Databac

JOZSEF Attila. Poète hongrois

JOZSEF Attila. Poète hongrois. Né le 11 avril 1905 à Budapest, mort le 3 déçem-bre 1937 à Balatonszârszô. Son père, Aron, était ouvrier, sa mère blanchisseuse. L'enfant n'avait que trois ans lorsque Aron abandonne sa famille pour émigrer en Amérique. Il fut élevé, ainsi que ses deux soeurs, chez un tuteur, à Ocsöd (département de Békés), où il demeura jusqu'à l'âge de sept ans. Sa mère l'emmena alors à Budapest et l'inscrivit à l'école primaire. L'enfant dès lors fit preuve d'un vif intérêt pour la lecture. Survint la Première Guerre mondiale : pour aider sa mère, Attila fut successivement vendeur de journaux, marchand de rafraîchissements dans les cinémas et garçon de café dans la célèbre brasserie Emke. A la mort de sa mère, en 1919, il a quinze ans : on lui donna un nouveau tuteur, Makai Odön. Déjà trop meurtri par la vie, il tenta à plusieurs reprises de se suicider. Un emploi sur les navires de la compagnie Atlantica lui permit de poursuivre seul ses études .l'obtention du brevet vint récompenser son ardeur. Son tuteur s'avisa alors de le faire entrer au séminaire de Nyergesujfalu : mais il en fut renvoyé lorsqu'on s'aperçut qu'il était de confession orthodoxe. Une bourse d'études lui permit néanmoins de parfaire son instruction à Szeged. Brillant élève, il publia à cette époque, en 1922, un recueil de poèmes, Le Mendiant de la beauté — v. Poésies — qui fit sensation et lui valut un procès sous l'inculpation de blasphème. Attila fut acquitté : parce qu'il n'avait que dix-sept ans. Mais il allait désormais, par la violence de sa révolte, ses convictions socialistes, son originalité, susciter de vives controverses et prendre rang parmi les grands poètes de la Hongrie moderne. Après avoir obtenu son baccalauréat, il devint représentant en librairie, puis employé de banque. Le journal littéraire Occident publia les poèmes qui composeront, en 1925, le recueil Ce n'est pas moi qui crie. Un salaire décent permet au jeune poète et s'inscrire à la Faculté des Lettres de Szeged. Mais ses origines prolétariennes lui valent l'hostilité d'un de ses professeurs, Horger Antal, qui le fera chasser de l'Univer-sité lorsque paraîtra dans un quotidien local un de ses poèmes revendicateurs : Avec le coeur en paix. Contraint de vendre des journaux pour subsister, Jozsef trouve par chance un emploi de précepteur à Vienne, gagne Paris et parachève ses études à la Sorbonne. On le retrouve à Budapest, où il est chargé de la correspondance dans une maison de commerce. Il publiera, de 1929 à 1932, trois nouveaux recueils de poèmes : Je n 'ai ni père ni mère , Travaille au lieu de te lamenter — v. Poésies — et La Nuit du faubourg. Mais les privations, la misère, le travail intensif ont miné sa santé déjà délicate et exacerbé sa sensibilité d'écorché vif : des accès de neurasthénie l'obligent à séjourner dans une maison de repos. Rétabli, il assume la rédaction du journal Szép Szô et proclame sa foi en la libération prolétarienne, bravant la police et le régime dans des poèmes tels que Ouvriers, tout en exaltant le sentiment national — Hongrois !, Ma patrie —, et en prônant l'amitié entre les peuples : Les Voix du Danube et du Olt sont les mêmes, Au bord du Danube. Toutefois, dans ses derniers recueils de poèmes : J'ai très mal — v. Poésies et Il n'y a pas de pardon [1936-337], il délaisse les grands problèmes pour s'attacher aux souvenirs douloureux de son enfance. Affligé de troubles mentaux, il se suicida en se jetant sous un train. Une édition posthume de sa correspondance et divers textes en prose ont été publiés sous le titre Écrits en prose.

Liens utiles