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journal Ensemble de notes que l'auteur consigne au jour le jour sur les événements qui Font marqué et les réflexions que ces événements ont suscitées en lui.
Commentaire Il existe différents types de journaux : le récit de voyage, le commentaire politique, le rapport scientifique, le journal intime, etc. De ce fait, le journal ne constitue pas systématiquement un genre littéraire. Il peut en effet avoir une valeur documentaire, historique, polémique, personnelle, thérapeutique, sans se préoccuper de l'esthétique. Pourtant, certains écrivains ont su le hausser au niveau d'un genre littéraire. Dans ce cas, il est voisin de l'autobiographie, des confessions, des souvenirs, des Mémoires, de la chronique. Il s'en démarque par son découpage temporel et par sa liberté de ton. Parmi les grands écrivains qui ont pratiqué le genre, citons Gogol, Stendhal, les Concourt, André Gide, Georges Bernanos...
Citation Un journal donc, tel est ce livre, et j'entends bien qu'à ce seul mot toutes les défiances les plus légitimes s'éveillent. Un enfant de treize ans écrivant son journal. Puérilité ? Précocité monstrueuse ? Ni l’une ni l'autre. [...] Les notes quotidiennes d'Anne Frank sont si justes de ton, si vraies que l'idée ne vient même pas à l'esprit qu’elle ait pu les écrire dans une intention de « littérature », et encore moins qu'aucune grande personne ait pu les retoucher. D'un bout à l'autre l'impression qu'on éprouve est celle d'une authenticité indiscutable. Si le mot ne comportait je ne sais quoi de poussiéreux et de décoloré on dirait volontiers qu'il s'agit là d'un document. (Daniel-Rops, « Préface » au Journal d'Anne Frank )
JOURNAL INTIME - Texte dans lequel on consigne, en principe au jour le jour, ses réflexions et les événements de sa vie. On estime qu’aujourd’hui, en France, trois millions de personnes tiennent un journal intime. Il s’agit donc d’une pratique des plus répandues, la première, en termes quantitatifs, des activités littéraires. En principe, cependant, le journal intime — comme, de manière différente, la correspondance - ne se définit pas d’abord par sa dimension proprement littéraire. Il n’est destiné en effet ni à la publication ni même à la communication. Il sert, pour celui qui le tient, à faire le point de manière quotidienne sur lui-même, à consigner au jour le jour ses souvenirs, de manière à mieux se comprendre soi-même : il fait donc office à la fois de confident et de mémoire. Le journal intime peut cependant acquérir une valeur proprement littéraire. C’est particulièrement le cas lorsqu’il est tenu par un écrivain. Sa fonction change alors du tout au tout. Le journal participe en effet à l’œuvre d’ensemble à laquelle, bien souvent, il finit par s’intégrer lors de sa publication. Il ne cesse pas d’être pour l’écrivain un auxiliaire de la mémoire et un outil d’analyse. Mais, en plus de cela, il devient comme un tremplin pour l’œuvre : on y consigne, au jour le jour, les impressions ou les faits qui prendront place par la suite dans un roman. De plus, la perspective d’une éventuelle publication - même posthume -peut changer le rapport de l’écrivain à son journal intime : l’auteur cesse de ne se confier qu’à lui-même, conscient de la présence du lecteur qui, plus tard, lira ses pages. Le plus célèbre et le plus important des journaux intimes est sans doute celui des frères Concourt : outre qu’il constitue un témoignage irremplaçable sur la France littéraire, mais aussi sociale de la fin du XIXe siècle, par la cruauté de certaines de ses notations et le travail du style qui s’y manifeste, il constitue une oeuvre à part entière et sans doute - plus que les romans ou les essais - la plus importante de ses auteurs. Parmi les importants journaux intimes, citons ceux de Jules Renard, de Gide et de Green. —► AutobiographieMémoires


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