JOUKOVSKY Vassili Andreevitch. Poète russe
JOUKOVSKY Vassili Andreevitch. Poète russe. Né à Michensk (gouvernement de Toula) le 9 février 1783 (29 janvier d'après le calendrier russe), mort a Baden-Baden (Allemagne) le 24 (12) avril 1852. Fils d'un propriétaire terrien nommé Athanase Ivanovitch Bunin et d'une servante de race turque, il fut adopté par son parrain, un aristocrate peu fortuné de Kiev, qui lui donna son nom et le fit entrer en. 1796 à la «Pension de l'Université de Moscou », institution réservée aux jeunes gens nobles. C'est là qu'il écrivit ses premières poésies et, dès cette époque, ses dons littéraires attirèrent l'attention de Dmitriev et de Karamzine. A sa sortie de l'école (1801), Joukovsky passa un an dans l'Administration, puis alla s'établir à Toula, auprès de sa mère, écrivant des nouvelles, des essais historiques et des poèmes, en particulier Le Cimetière de campagne [1802]. Ayant regagné Moscou en 1807, il prit la direction de 1808 à 1810 de la revue de Karamzine, Le Messager de l'Europe où il fit paraître de nombreuses traductions de la jeune littérature allemande, anglaise et française. Deux ans passés ensuite à Dorpat (Jurjev), dans les pays baltes, où il était l'hôte d'une nièce mariée à un professeur à l'université de la ville, lui donnèrent l'occasion de compléter sa connaissance des auteurs allemands : c'est alors qu'il fit sa traduction de Uhland. Lieutenant de la milice moscovite lors de la campagne de 1812 contre Napoléon, il se fit remarquer par sa bravoure et fut nommé capitaine : la guerre lui inspira des poèmes d'un ardent patriotisme, qui connurent une immense popularité dans toute la Russie : Au chef des vainqueurs [ 1812], et surtout, Le Chanteur dans le camp des guerriers russes [1812] et Le Chanteur au Kremlin . La paix revenue, Joukovsky fut choisi comme lecteur par l'impératrice, puis devint professeur de littérature de la grande-duchesse et future impératrice Alexandra Féodorovna (pour laquelle il nourrit une secrète passion dont on trouvera les échos dans Lalla Roukh). Pour cette élève il composa en français une grammaire élémentaire qui fut imprimée en 1818 en dix exemplaires, sous le titre Esquisse de grammaire russe. Sous le règne de Nicolas Ier, en 1826, il se vit confier la charge de précepteur du tsarévitch, le futur Alexandre II, sur lequel l'humanisme idéaliste de Joukovsky eut une grande influence. Le poète et son élève firent plusieurs voyages ensemble à travers la Russie (1837) et à l'étranger (1838). Lorsqu'il fut libéré de ses fonctions, Joukovsky, qui avait été douloureusement éprouvé par la mort (1823) de Machen'ka Protassova, épousa à Düsseldorf, en 1841, la fille du peintre von Reutern. Il vécut dès lors en Allemagne. Si Joukovsky a mérité d'être appelé «le père des romantiques russes », c 'est surtout par son important travail de traducteur : avec ses imitations de Schiller : La Pucelle d'Orléans de Goethe; de Bürger : Svetlana (1811) et Ludmilla, poésies imitées de Lénore; de Hebel, L'Ondine de La Motte Fouqué [1837]; du Prisonnier de Chillon de Byron,il a révélé aux jeunes écrivains russes la nouvelle littérature européenne. Il faut encore mentionner parmi ses oeuvres : Le Juif errant ou Ahasvérus resté inachevé, ses contes pour enfants et ses traductions de L'Odyssée et de L'Enéide , celle-ci restée inachevée, le poète étant devenu presque aveugle dans les dernières années de sa vie. Vassili Joukovsky mourut en Allemagne, mais sa dépouille mortelle fut transférée à St-Pétersbourg en grande pompe. ? « Chez moi, tout est emprutné ou inspiré par les autres, et pourtant tout est à moi. » Jou-kovsky. ? « A toi, Joukovsky, je lègue ma lyre... » Derjavine. ? « De ses beaux vers la douceur char-meresse / Subsistera dans les siècles à venir, / Les jeunes gens rêveront de prouesses / Et la gaieté cessera de sourire, / Et se taira l'irascible tristesse... » Pouchkine, 1818. ? « Joukovsky... a une très grande signification pour la poésie russe en général; en la spiritualisant par un apport d'éléments romantiques, il la mit à la portée de la société et lui donna une possibilité de se développer. Sans Joukovsky, nous n'aurions pas Pouchkine. » Bélinsky.
Liens utiles
- Vassili Joukovski1783-1852Rédacteur en chef de la revue de Karamzine, il occupe, à partir de 1810, divers emplois à lacour : lecteur de l'Impératrice douairière, professeur de russe de l'épouse de Nicolas Ier,précepteur du futur Alexandre II.
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