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Joseph Ier (Vienne 1678 - id. 1711); empereur allemand [1705-1711].

Joseph Ier (Vienne 1678 - id. 1711); empereur allemand [1705-1711]. Fils aîné de Léopold Ier, J. était profondément pénétré du sentiment national allemand qui s'éveillait au tournant du xviiie siècle en même temps que de la fierté d'appartenir à la toujours très puissante maison des Habsbourg. Élu dès 1690 roi des Romains, il a reçu une remarquable éducation qui l'a familiarisé avec la notion de raison d'État chère à l'époque. Doté d'une nature impulsive et d'une forte personnalité, il critique, du vivant même de son père, la pesanteur des institutions, et procède en 1703 au renouvellement, au sein du Geheimer Hofrat, des titulaires des principales fonctions. La nomination du prince Eugène comme président du Hofkriegsrat manifeste sa volonté de voir l'Autriche pratiquer désormais une politique extérieure plus active. Il s'occupe également avec succès de la réorganisation des finances et de l'armement. Devenu empereur en 1705, il commence par mettre l'électeur de Bavière Maximilien II au ban de l'Empire, et transfère la dignité électorale de celui-ci à son concurrent palatin. Son but est d'exclure la Bavière du cercle de ses concurrents en Europe centrale, mais ce projet est anéanti suite au bouleversement de la situation générale en Europe survenu en 1711. Soutenant les droits de son frère, l'archiduc Charles, contre Philippe d'Anjou (le futur Philippe V), petit-fils de Louis XIV, dans l'épineux problème de la succession d'Espagne, il poursuit tout au long de son règne la guerre engagée depuis 1702 contre la France et l'Espagne, soutenant l'action du prince Eugène de Savoie. Les succès militaires, d'abord incertains, puis incontestables, remportés par le prince Eugène et Marlborough, et qui aboutissent à l'occupation par les Habsbourg en 1706-1708 de la Catalogne, du royaume de Valence, du Milanais, et finalement du royaume de Naples et de la Sicile, ainsi que des Pays-Bas après la victoire décisive de Marlborough à Ramillies, sont toutefois contrebalancés par des difficultés survenues sur d'autres fronts : soulèvement des Malcontents hongrois avec François II Rakoczi, menace d'un conflit avec le roi de Suède Charles XII qui est sur le point de s'allier à Louis XIV (J. ne peut enrayer ce danger qu'en signant l'humiliante convention d'Altranstadt qui décharge les Suédois de leurs devoirs envers l'Empire), et enfin un différend avec le pape au sujet des fiefs d'Empire de Parme, Commacchio et Plaisance. Tandis que J. vient à bout de ces pro- blèmes, l'action conjuguée des deux grands chefs de guerre que sont Eugène et Marlborough mène la France au bord de l'abîme. Mais le revirement de la politique anglaise, suite à la victoire des tories, fait tomber Marlborough (1710), et en 1711, alors qu'il vient d'écraser la révolte des Hongrois, l'Empereur, atteint de la variole, meurt en quelques jours dans la force de l'âge. Cette mort devait avoir pour conséquence inévitable le retrait de la coalition antifrançaise des puissances maritimes, qui ne pouvaient envisager que l'archiduc Charles, devenu l'empereur Charles VI, règne à la fois sur les possessions autrichiennes et sur l'Espagne, reconstituant ainsi l'empire de Charles Quint. Bibliographie : J. Bérenger, Histoire de l'empire des Habsbourg (1273-1918), 1990, p. 410-411.

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