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JORGENSEN Jens Johannes. Écrivain danois

JORGENSEN Jens Johannes. Écrivain danois. Né le 6 novembre 1866 à Svendborg, dans l'île de Fionie, où il retourna pour mourir, le 29 mai 1956, après avoir vécu longtemps à Assise dont il était citoyen. Son enfance s'écoula dans l'atmosphère profondément religieuse de sa famille; il se rendit à Copenhague pour y faire ses études, et s'enthousiasma aussitôt pour les théories de Brandès et pour le naturalisme, qui dominait alors les milieux intellectuels de la ville. Avec toute l'impulsion de la jeunesse, il s'imagina avoir dépassé l'éthique traditionnelle; mais il renia bien vite le naturalisme pour devenir le propagandiste du symbolisme français (en particulier dans la revue Taarnet [La Tour] et par les traductions de Baudelaire et de Verlaine). Son tempérament mystique le porta bientôt à ressentir en lui-même la lutte entre « le matin païen » et « le soir chrétien ». Les recueils Confession (1894), Poésies [1898] et le récit Le Jour du jugement [1897] portent la marque de cette période de crise. Enfin, après un voyage en Allemagne et en Italie, auquel l'avait poussé son ami Mogens Ballin, Juif converti au catholicisme, il se convertit également avec éclat au catholicisme, renonçant par là à plusieurs de ses plus chères amitiés. Son nouveau credo religieux est encore tout brûlant dans Mensonge vital et vérité de vie [1896], Paraboles [ 1898] et dans le récit Conversion [1899]. Dès lors, il ne séjourna plus que rarement dans sa patrie, et chercha dans des pays catholiques une atmosphère convenant davantage à sa nouvelle foi, qu'il affirma dans toutes ses oeuvres. Dans ses nombreux livres de voyage, l'inspiration catholique ne domine pas toujours; citons parmi ces derniers : Mosaïque romaine [1901], Le Livre du pèlerin [1903], Scènes de voyage du Nord et du Sud [1905], alors que les oeuvres suivantes présentent un caractère d'édification : Les Saints romans [ 1902], Notre-Dame de Danemark [1900], Don Bosco (1929), Saint François d'Assise, Sainte Catherine de Sienne [1915]. Appelé à la chaire d'esthétique de l'Université de Louvain, à la veille de la Première Guerre mondiale, il se rangea aussitôt aux côtés des Alliés avec l'écrit La Cloche appelée Roland [1915]. Etabli, à la fin de la guerre, à Assise, il se mit à écrire sa longue et poétique autobiographie : La Légende de ma vie en sept volumes, qu'il termina en 1928. Un séjour à Vadstena pendant la Seconde Guerre mondiale lui a inspiré sa vie de Sainte Brigitte [1941-43]. Dans sa production lyrique très abondante, peu à peu l'esthétisme non dépourvu de sensualité dé la jeunesse s'affaiblit, et un idéal plus clair se dessine, lié à l'inspiration chrétienne. Citons : Une Source courte [1920], Poésies au Danemark [1943]. Rappelons encore ses traductions lyriques réunies dans Fruits étrangers [ 1945].

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