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JOKAI Moricz. Le plus grand romancier hongrois du XIXe siècle

JOKAI Moricz. Le plus grand romancier hongrois du XIXe siècle. Né à Komàron le 18 février 1825, mort à Budapest le 5 mai 1904. Nature charmante et douce, issu d'une noble famille calviniste, Jokai manifesta de bonne heure des dons littéraires et, à vingt et un ans, publia son premier roman : Jours ouvrables. Ses études terminées, il se rendit à Pest où il dirigea la revue Eletképek, épousa la célèbre actrice Rosa Làborfalvi Benke et, aux côtés de Petoefi dont il fut le condisciple et resta l'ami le plus intime, prit une part active au mouvement révolutionnaire de 1848-49. Après l'écrasement de la révolution, Jokai, grâce à sa bonté candide, à son humour et à son optimisme inébranlable, fut pour son pays un consolateur. Au gré de sa fantaisie, des siècles de cruauté et de domination turque se métamorphosèrent sous la plume du romancier, en une épopée de l'héroïsme magyar, L'Age d'or de la Transylvanie [1851], Le Monde turc en Hongrie [1853], Les Derniers Jours des janissaires. Il célébra jusqu'à l'exaltation les patriotes de l'indépendance dans Un nabab hongrois et Karpàthi Zoltàn, qui en est la suite, ainsi que dans Et pourtant elle tourne. Il tressa des couronnes à la mémoire des victimes de la révolution et du despotisme autrichien dans Les Fils de l'homme au coeur de pierre [1904], Le Nouveau Propriétaire [1904] et devint l'éducateur des générations nouvelles. Un des secrets de son succès fut la tendresse partiale qu'il éprouvait pour les aspects étranges de la vie hongroise. Irrésistiblement attiré par l'inaccoutumé, l'extraordinaire, Jokai teignait de couleurs exotiques jusqu'à la réalité quotidienne, parcourant en imagination, non seulement les cinq continents et les millénaires passés, mais aussi le monde à venir, comme en témoignent les Diamants noirs [1896], L'Homme d'or [1896], Le Roman du siècle à venir, Le Mien, le tien, le sien [1896], Un seul Dieu, La Liberté sous la neige [ 1904]. Dans la plupart de ses oeuvres, du reste, le réel et l'irréel se confondent sans que le lecteur s'aperçoive qu'il passe de l'un à l'autre. Auteur de cent dix volumes — romans, nouvelles ou drames — parmi lesquels il convient de citer encore les Pauvres riches et la Rose jaune, Jokai était, en Hongrie, l'écrivain le plus populaire et, à l'étranger, l'unique conteur hongrois connu : ses livres furent traduits en trente langues. Élu député au Parlement (1861), il se distingua comme homme politique. Ayant perdu sa femme en 1886, l'écrivain vécut solitaire jusqu'en 1899, année de son remariage avec une très jeune et obscure actrice de race juive, union qui lui fut beaucoup reprochée. En 1900, à l'occasion de l'Exposition universelle, les écrivains français rendirent à Jokai un hommage éclatant.

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