JOHNSON Eyvind. Romancier suédois
JOHNSON Eyvind. Romancier suédois. Né le 29 juillet 1900 à Svartbjömsbyn, près de Boden, mort le 26 août 1976 à Stockholm. D'origine modeste le père, ancien ouvrier, avait une petite ferme il commença à travailler à 14 ans, faisant toutes sortes de métiers. C'était également un militant socialiste et syndicaliste. Au lendemain de la guerre, il connut le chômage. De 1921 à 1923, il vit à Berlin et surtout à Paris des maigres honoraires de deux journaux socialistes. Il publie un premier recueil de nouvelles, Les Quatre Etrangers [1923], puis un roman anticapitaliste, Timans et la justice [1925], et fait de nouveau un long séjour en France. Il y écrit Ville dans les ténèbres (1927), décrivant Boden, et Lettre recommandée (1928), se déroulant à Paris et rappelant La Faim de Hamsun. (On y a vu aussi l'influence de Gide.) Ouvert à toutes les recherches, Johnson lit beaucoup et on a décelé l'influence de Proust et du monologue intérieur de Joyce en particulier dans Commentaires sur la chute d'une étoile [1929]. Dans Bobi-nack (1932), il essaie de concilier la critique sociale, d'inspiration utopique et marxiste, et la foi en une renaissance des forces primitives de l'homme, teintée de freudisme mais surtout inspirée de Sherwood Anderson. Après deux recueils de nouvelles, vient la grande série autobiographique, le Roman d'Olof [1934-1937], publiée en un volume en 1945. Ayant pris parti contre les dictatures, puis pour la Finlande, il critique la politique de neutralité suédoise dans la trilogie de Krilon (1941-1943). Reprenant en une langue irrespectueusement moderne le poème d'Homère, il traite dans Heureux Ulysse... (1946) le thème du « retour du guerrier » et de l'après-guerre et, sous les dehors des procès de sorcellerie du XVIIe siècle les méthodes communistes dans De roses et de feu (1949). Son art ironique triomphe dans la description de la tyrannie dans l'Europe de Charlemagne : Le Temps de Sa Grâce [1960]. Dans Récit romantique [1953] et La Marche du temps [1955], il esquisse une nouvelle série autobiographique. Dans Quelques pas vers le silence [1973] le présent et plusieurs passés se mêlent en une réflexion sur notre temps et sur la violence. Cet expérimentateur, qui considère la « dissolution du roman » comme fatale, est un humaniste qui procède par analyses et raisonnements, ce qui nuit parfois à la « vie » de ses romans, mais fait de lui une conscience toujours en éveil devant les événements de son temps. Membre de l'Académie suédoise en 1957, il a partagé le Prix Nobel de littérature avec Harry Martinson en 1974.
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