Johnson, Andrew (Raleigh 1808-Carter County 1875) ; président des Etats-Unis [1865-1869].
Johnson, Andrew (Raleigh 1808-Carter County 1875) ; président des Etats-Unis [1865-1869].
Tailleur sans ressources, J. n'a jamais fréquenté une école mais il est un autodidacte fervent. Partisan convaincu de la démocratie jacksonienne après dix années passées à la Chambre des représentants et quatre années comme gouverneur de son Etat d'origine, il entre en 1857 au Sénat où, après le début de la guerre de Sécession, il reste l'unique représentant des États du Sud.
Désigné comme vice-président de Lincoln en 1864, afin de préserver la loyauté des partisans sudistes de l'Union, il devient après l'assassinat de Lincoln le 17e président des États-Unis. Jusqu'à la réunion du Congrès en décembre 1865, il pratique une politique modérée de « Reconstruction » dans les Etats du Sud, sur la base d'une amnistie pour les « sympathisants » de la Sécession et d'une réintégration dans l'Union sur un pied d'égalité après la prestation d'un serment de fidélité, ce qu'avait prévu Lincoln. Pendant le reste de sa présidence, J. est en lutte ouverte avec le Congrès quant à l'attitude à adopter à l'égard du Sud vaincu. La majorité républicaine, de tendance radicale, ratifie les lois qui expriment la recherche d'une vengeance à courte vue et la quête de substantiels bénéfices matériels et politiques. Ainsi, les élus du Sud au Congrès doivent admettre pour leurs Etats des conditions particulièrement humiliantes. Dans dix Etats du Sud, un régime militaire nordiste est institué ; il laisse pratiquement les mains libres à des activistes nordistes corrompus (carpetbag-gers) qui exercent un pouvoir sans contrôle dans le Sud. Presque sans exception, J. met son veto à ces lois, mais celui-ci est invalidé par la majorité requise des deux tiers des deux Chambres.
L'attitude impopulaire de J. dans un Nord enivré par la victoire témoigne d'un grand courage, de même que d'un sens politique aigu. Comme il ne parvient pas à enrayer l'application de ces mesures, les Etats du Sud réagissent de manière violente, par la création du Ku Klux Klan, la «justice de Lynch », le racisme et la haine antinordiste, d'autant que la région s'appauvrit. Le président se trouve de plus en plus isolé, et les radicaux dénoncent son tempérament intraitable et sa propension à l'alcool.
Le fidèle secrétaire d'Etat de Lincoln, William Seward, obtient deux succès importants en politique étrangère : d'une part, le retrait du Mexique de 1' « empereur » Maximilien soutenu par les troupes françaises, en vertu de la doctrine Monroe ; d'autre part, l'achat à vil prix à la Russie (environ sept millions de dollars) de l'Alaska, un territoire certes improductif, mais dont le sous-sol recèle d'immenses richesses.
JOHNSON, Andrew (Raleigh, Caroline du Nord, 1808-Carter's Station, Tennessee, 1875). Homme politique américain, président républicain des Etats-Unis (1865-1869) après l'assassinat d'Abraham Lincoln. Son opposition à l'égalité civique des Noirs lui valut d'être traduit devant le Sénat pour trahison et il fut acquitté (1868). L'Alaska fut acheté sous sa présidence à la Russie (1867).