JOCASTE, JUNON, JUPITER, JUTURNE, JUVENTUS
- JOCASTE. Fille d'un prince de la famille royale de Thèbes, Jocaste, appelé Épicaste par Homère, eut le triste privilège d'être à la fois la mère et l'épouse d'Œdipe, meurtrier de son premier mari Laïos. Jocaste lui donna quatre enfants, Étéocle, Polynice, Antigone et Ismène, surnommés « les Labdacides », sur lesquels, en signe de malédiction, devait s’acharner le destin. En apprenant son inceste, Jocaste se pendit dans son palais.
- JUNON. Le nom de Junon a sans doute la même racine que celui de Jupiter. Comme Jupiter est le roi du Ciel et des dieux, Junon est vénérée à Rome comme la reine des Cieux et l'épouse de Jupiter. Protectrice des femmes, elle les accompagne, durant leur vie, depuis leur naissance jusqu'à leur mort. Elle tient le rôle d'une sorte de double divin, chaque femme ayant sa Junon, comme chaque homme possède son génie. Pour chaque étape décisive de la vie féminine, elle porte un surnom. Présidant au mariage, elle s'appelle Jugalis. Les femmes en couches implorent son aide sous la dénomination de Juno Lucina. Les enfants qui naissent sont placés sous sa protection. En fait, plus que la déesse des Épouses, elle est la patronne suprême des mères de famille, la Juno Matronalia. Son rôle politique n'est pas non plus négligeable. En compagnie de Jupiter et de Minerve, elle fait partie de la Trinité du Capitole, qui préserve l'Etat romain et assure sa pérennité. Moins importante, mais plus proche des mortels que la Héra grecque, à qui on l'assimile, la Junon romaine témoigne avant tout de la puissance féconde de la femme.
- JUPITER. Pendant toute la durée de l'Antiquité romaine, Jupiter demeura le plus grand de tous les dieux, le souverain du Ciel et de la Terre. Vénéré primitivement en tant que divinité des Éléments — le temps, la foudre, le tonnerre, la lumière —, portant des surnoms, épithètes suggestives, telles que Fulminator, Fulgurator, Tonitrualis, Pluvius, Tonans, il absorba peu à peu les petites déités locales de l'Italie, et ses attributions, ainsi que ses représentations, prirent une ampleur nouvelle et multiforme. L'État romain, centralisé à l'extrême, avait besoin d'un dieu qui, sur le plan religieux, assurerait et fortifierait son unité. Jupiter devint en quelque sorte un dieu politique, garantissant les lois, les traités, les serments, soutenant Rome dans ses guerres. A Jupiter Férétrien, on offrait les dépouilles des chefs ennemis. On implorait Jupiter Stator — comme au temps du conflit entre Romains et Sabins — pour arrêter une invasion. On lui avait élevé un temple sur le capitole, où, aux côtés de Junon et de Minerve, il composait avec elles la triade capitolienne, protectrice de l'intégrité de la ville. Il portait le nom d'Optimus Maximus et les consuls, au moment de leur entrée en charge, imploraient son aide et son indulgence. Si forte était la prééminence de Jupiter dans l'État romain qu'elle ne fut pas éclipsée par l'introduction de Zeus dans son panthéon. S'il est vrai qu'on attribua au premier les mythes sans nombre du second, il n'en est pas moins sûr que Jupiter conserva, jusqu'à la fin du paganisme, son importance politique. Il continua d’assurer un lien unique entre les diverses cités de l’Empire romain, qui, toutes, possédaient leur temple et leurs statues dédiés à Jupiter. Le dieu s’incarna lui-même dans la personne des empereurs, qui, pour augmenter leur prestige, n’hésitèrent pas à s’attribuer ses titres.
- JUSTICE. Cette divinité allégorique romaine, à l’aspect à la fois sévère et digne, fut identifiée avec la Thémis des Grecs. Elle habitait jadis la Terre, du temps où les hommes vivaient dans la bonté et la paix. Mais, quand s’acheva l’âge d’or et que naquirent dans le cœur des mortels certaines tendances au crime et à l’iniquité, la Justice préféra s’enfuir et gagner les cieux, où elle devint la constellation de la Vierge.
- JUTURNE. Nymphe d’une fontaine du Latium, Juturne, sœur de Turnus, roi des Rutules, était célèbre dans la mythologie romaine pour sa beauté. Jupiter, qui était amoureux d’elle, lui accorda l’immortalité et le pouvoir de régner sur les ondes. Les eaux glacées de la fontaine Juturne étaient réputées pour leurs propriétés salutaires et symbolisaient également l’insensibilité de la nymphe aux avances de Jupiter.
- JUVENTUS. Cette divinité allégorique de la jeunesse dans la religion romaine fut assimilée tardivement à I’Hébé grecque. Elle était particulièrement vénérée par les jeunes adolescents au moment où ils revêtaient la toge prétexte. Elle passait pour patronner leur entrée dans le monde des adultes.
JUTURNE (diuturna) Nymphe romaine, honorée à Lavi-nium et à Rome, la guérisseuse Juturne a donné son nom à la célèbre fontaine du Forum où les Dioscures Castor et Pollux avaient fait boire leurs chevaux après la bataille du lac Régille.