Databac

JEU

JEU. n.m. (lat. jocus « plaisanterie »). En latin, le jeu actif se traduit par ludus. ♦ 1° Activité d'ordre désintéressé et inutile qui n'a d'autre but que l'exercice des différentes formes de l'activité du sujet et la satisfaction qui l'accompagne. Le jeu des animaux et des petits enfants correspond d'abord au besoin d'activité. Chez les enfants, il s'accompagne rapidement d'un désir spontané d'investigation et de découverte : l'enfant est en quête de sensations qui l'instruisent sur son corps et sur le monde extérieur. — Le jeu prend des formes très diverses. Il peut être individuel ou collectif. Dans ce second cas, il est soumis à des règles. Il facilite ainsi la socialisation de l'enfant et satisfait les tendances sociales de l'adulte. C'est un moyen de formation aux règles de la vie collective et à la loyauté. Il peut prendre l'aspect d’une compétition et entraîner ainsi à l'effort ; mais développer aussi l'esprit de lutte et de rivalité. — Le jeu peut exercer le corps ou l'esprit, être plus ou moins imaginatif, présence au réel ou évasion dans le rêve. Il est d'une importance capitale pour l’enfant ; c'est un facteur essentiel de développement des aptitudes et de la personnalité. Chez l'adulte, il est une occasion de délassement. Il donne la satisfaction propre au libre déploiement de l'activité. ♦ 2° Le jeu des uns peut devenir spectacle pour les autres. Ceci se passe particulièrement pour les sports. Ce spectacle est souvent l'occasion de déchaînement des passions. ♦ 3° Au théâtre, le jeu est essentiellement psychologique. Il implique, pour l'acteur, l'art d'incarner des personnalités autres que la sienne. — En psychologie, le jeu de rôles est un moyen d'exprimer des tendances ou des aptitudes insuffisamment satisfaites de la personnalité et d'en prendre conscience. ♦ 4° Actions faites, ou paroles dites sans esprit de sérieux, par fantaisie, pour le plaisir. ♦ 5° Théorie des jeux. Technique de recherche opérationnelle qui s'occupe des situations dans lesquelles plusieurs personnes ont à prendre une décision importante dans le cadre de leurs responsabilités personnelles ou sociales. On dit qu'il y a « jeu » lorsque plusieurs centres de décision se trouvent en présence. On commence alors par construire un « modèle » qui représente le mieux possible la situation réelle. Puis on entraîne les « joueurs » à trouver la solution la plus favorable, compte tenu de leurs moyens d'action et des intérêts qu'ils ont à défendre.

jeu, activité sans fin utile. — En matière de pédagogie, le jeu a été revalorisé : sur le plan de l'observation psychologique, le jeu a été considéré comme une des méthodes essentielles d'analyse du caractère (la personnalité s'exprime plus librement dans le jeu que dans le travail), mais surtout le jeu est réhabilité en ce sens qu'il n'est plus tenu pour une absence d'activité, mais pour une « activité de loisir », gratuite mais non pas inutile, exprimant des possibilités de la personne qui ne trouvent pas à se réaliser dans le travail quotidien. Comme détente, le jeu est nécessaire à toute activité intensive et peut même guérir certains troubles psychologiques, telles l'irritabilité ou l'émotivité excessives, résultant d'une « sursollicitation » prolongée. De la même façon, l'activité proprement dite de l'enfant (travail scolaire, par ex.) tend à prendre en certains cas la forme d'un « jeu dirigé », de façon à exciter l'attention de l'enfant.