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jésuites

jésuites, membre de l’ordre fondé par saint Ignace de Loyola le 15 août 1534 à Paris. A sa fondation, cet ordre comprenait six étudiants qui se lièrent par des vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance avant d’aller en Palestine, comme soldats du Christ. Ne pouvant faire leur pèlerinage à Jérusalem, ils restèrent à Venise où ils connurent les «théatins». Ordonnés prêtres en 1537, ils allèrent à Rome prêcher et enseigner, Une bulle du pape Paul III approuva les «Constitutions» de l’ordre. La Compagnie de Jésus se caractérise par la sévérité de son recrutement, par son caractère militaire et par ses exigences intellectuelles. Elle joua un très grand rôle dans la Contre-Réforme. Elle se trouve au point d’aboutissement de la longue évolution du monachisme. On distingue quatre catégories de Jésuites : les frères lais, les scolastiques, les coadjuteurs et les profès (ces derniers font un vœu spécial d’obéissance au pape perinde ac cadaver, vieille et sévère formule).

JESUITE nom masc. — Membre de la « Compagnie de Jésus » fondée en 1534 par Ignace de Loyola. Cet ordre religieux fut fondé pour combattre les progrès du protestantisme et, à ce titre, joua un rôle actif dans la Contre-Réforme, ce qui explique les liens entre l’art jésuite et l’art baroque. Les deux axes essentiels de son activité furent l’évangélisation des continents nouvellement découverts - l’Amérique, mais surtout la Chine que les jésuites ont permis à l’Occident de mieux connaître - et l’enseignement. C’est à ce titre surtout que les jésuites ont exercé une réelle influence sur la culture européenne. Influence qui a été largement discutée, car la Compagnie de Jésus a été tout au long de son histoire l’objet de violentes critiques. D’où le sens péjoratif du mot « jésuitisme » qui signifie une tendance à tourner avec subtilité, mais de manière hypocrite, les règles de la morale. —► Contre-Réforme - Jansénisme Nom donné aux membres de la Compagnie de Jésus. Cet ordre de clercs réguliers fondé en 1540 par st Ignace de Loyola fut le principal artisan de la Réforme catholique au XVIe s. Les bases en furent posées dès 1534 à Paris, où Ignace était venu achever ses études. Les Constitutions, dont la version définitive fut rédigée par st Ignace entre 1547 et 1550, donnèrent à l'ordre son originalité : la Compagnie de Jésus se déclarait disponible, a priori, pour toute forme d'apostolat, et en tout pays. Elle imposait à ses futurs membres une formation beaucoup plus longue que celle exigée dans les autres ordres (environ une dizaine d'années) et très sévère. En suivant la méthode des Exercices spirituels de st Ignace, tout jésuite devait parvenir à une maîtrise absolue de soi-même et à un état de totale disponibilité et docilité intérieure, pour se consacrer sans risque à l'action. L'ordre était extrêmement centralisé ; tous les pouvoirs étaient concentrés entre les mains d'un général, élu à vie. Enfin, les jésuites étaient complètement autonomes de la hiérarchie ecclésiastique, mais ils ajoutaient aux trois vœux ordinaires de religion un vœu spécial d'obéissance au pape. En 1616, il existait déjà 13 000 jésuites, avec plus de 400 maisons et 37 provinces. En Europe, ils se sont distingués surtout dans le domaine de l'enseignement, et leur méthode essentiellement humaniste a été définie par la Ratio studiorum de 1599. Grâce à ses activités pédagogiques, la Compagnie a fait reculer le protestantisme dans les régions méridionales de l'Allemagne. En Espagne, la Compagnie acquit une situation dominante à l'université de Salamanque grâce au rayonnement de Suárez, cependant qu'un autre jésuite, Bellarmin, s'attachait à redéfinir les rapports de l'ordre spirituel et de l'ordre politique. Les jésuites animèrent le renouveau missionnaire qui coïncida avec les grandes découvertes géographiques du XVIe s. Ils abordèrent en Inde dès 1542, puis au Japon (1549), en Chine (1563) et aux Philippines (1594). En Afrique, ils portèrent leurs activités vers le Congo (1547), l'Éthiopie (1555). Sous la protection portugaise, ils s'installèrent au Brésil dès 1549. Les jésuites furent les premiers, dans l'Église catholique, à comprendre que les civilisations non chrétiennes méritaient le respect et qu'il fallait dissocier l'évangélisation de l'occidentalisation. En Amérique du Sud, face aux excès de la colonisation, ils créèrent les célèbres « réductions » du Paraguay (v. PARAGUAY). L'efficacité due à son organisation centralisée, le succès de ses méthodes d'enseignement, l'influence des confesseurs jésuites et, surtout, l'ultramontanisme de la Compagnie valurent à celle-ci de nombreux adversaires. En France, où l'esprit gallican était très fort, les jansénistes s'acharnèrent à déconsidérer la Compagnie en faisant état de certaines théories laxistes émises par des casuistes jésuites : les Provinciales de Pascal obtinrent ainsi un grand succès. Cette offensive se poursuivit au XVIIIe s., époque du « despotisme éclairé », où les gouvernements des divers États voulurent limiter les droits de l'Église. L'absolutisme monarchique considérait avec suspicion les jésuites comme les représentants d'une influence étrangère. Dès 1759, le ministre Pombal expulsa la Compagnie du Portugal. En France, où l'attaque était menée à la fois par le clan parlementaire et gallican et par le clan janséniste, la même mesure fut prise en 1764, et les jésuites furent ensuite expulsés d'Espagne (1767), de Naples (1767), de la Toscane (1768). Cédant à la pression des Bourbons, le pape Clément XIV décida la suppression de la Compagnie par le bref Dominus ac Redemptor (21 juill. 1773). Seuls deux souverains non catholiques, Frédéric II de Prusse et Catherine II de Russie, qui reçurent secrètement l'encouragement du Saint-Siège, accueillirent les jésuites. À la fin de la crise révolutionnaire, le pape Pie VII rétablit la Compagnie (7 août 1814). Au cours du XIXe s., les jésuites, qui défendaient l'ultramontanisme, préparèrent l'opinion européenne à la proclamation du dogme de l'infaillibilité pontificale (1870).



JÉSUS (Compagnie de)

. Nom donné à l'ordre composé de jésuites et fondé en 1540 par Ignace de Loyola. Ses membres, soumis à une longue et sévère formation, prononcent des voeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance au pape. L'ordre, très hiérarchisé, est dirigé par un « préposé général », élu à vie par la Congrégation générale ; son but principal est l'apostolat et l'enseignement. Principal artisan de la Contre-Réforme au XVIe siècle, la Compagnie développa une importante activité missionnaire dans les pays protestants d'Europe, au Japon (saint François Xavier), en Chine, en Amérique du Sud et au Canada. En France, les jésuites, fer de lance de la Réforme catholique aux XVIe et XVIIe siècles, s'opposèrent aux jansénistes, et luttèrent contre le gallicanisme. L'ultramontanisme de la Compagnie (inféodation à Rome) lui attira encore au XVIIIe siècle, époque où s'affirmait l'absolutisme monarchique, de nombreux adversaires, qui provoquèrent son expulsion au Portugal (1759), en France (1764) et en Espagne (1767). Sous la pression des Bourbons, l'ordre fut dissous (1773), sauf dans les pays qui dépendaient de Frédéric II de Prusse et de Catherine II de Russie. La Compagnie fut rétablie dans ses statuts et dans ses droits à la fin de la crise révolutionnaire en 1814 à l'initiative de Pie VII. Voir Jansénisme.

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