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Jean-Pierre DENIS

Après une licence en droit à Bordeaux, Jean-Pierre Denis est inspecteur des Douanes jusqu’en 1984. Auteur de quatre courts métrages en Super 8, il entreprend, dans la lignée du cinéma de Rouquier, une démarche originale et exemplaire qui le mène de la Caméra d’or à Cannes en 1980 à la Sélection officielle en 1987. Il réalise, avec des moyens de fortune et des acteurs locaux enthousiastes, le premier film occitan sous-titré à exprimer une sensibilité régionale vivante dénuée de tout passéisme, basée sur la mémoire collective périgourdine. À l’aide des souvenirs concrets de la guerre et de la grève des cheminots de 1920, il ressuscite une culture, étouffée par le centralisme, dans ses réalités historiques et socio-économiques. À la recherche de l’identité perdue de sa région natale, il exprime la spécificité occitane dans une imagerie simple, pleine de respect envers la vie rurale. Bâtard blessé et solitaire, le personnage est rejeté dans sa marginalité silencieuse et sa tendresse incomprise. Issu d’une initiative régionale, soutenu par le conseil général et diffusé par la Gaumont, ce film en 16 mm appelle de nouvelles structures décentralisées de production et d’exploitation. L’enracinement persiste dans son second film où il passe du documentaire presque direct à la fiction sentimentale en décrivant un amour, brisé par les contingences sociales, entre un employé de mairie laconique et une institutrice cultivée. Cette humble chronique villageoise, chargée d’une émotion pudique, pleine de naturel, rend avec précision la respiration d’un univers familier. On le retrouve enfin dans Champ d'honneur, histoire d’un métayer qui prend la place d’un notable à la guerre de 1870, de la Dordogne aux champs de bataille alsaciens. Ce film envoûtant exprime le merveilleux lyrique dans des images d’Épinal d’une véracité historique méticuleuse.

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