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JEAN II le Bon

JEAN II le Bon (1319-1364), roi de France [1350-1364]. Le royaume qu’il hérite de Philippe VI est exsangue à force de guerre, de peste, de famine ; mais lui ne rêve que de luxe et de chevalerie. Les Anglais ayant profité de ses difficultés avec Charles le Mauvais, roi de Navarre, pour envahir le Languedoc et la Gascogne, il les affronte à Poitiers. Alors qu’il est emmené prisonnier, le futur Charles V devient régent. Sur le royaume souffle un vent de fronde : les états généraux critiquent l’administration royale; à Paris, Étienne Marcel mène la lutte pour la « réformation » tandis que des bandes armées sèment la terreur et que la Jacquerie éclate. Pourtant, le Dauphin se tirera de ce mauvais pas. Pendant ce temps, Jean II signe un projet pour sa libération que rejettent les états généraux (mai 1359). Furieux, Edouard III débarque dans l’intention de se faire sacrer roi de France. Il se ravise, pourtant, et signe le traité de Brétigny (8 mai 1360). Revenu à Londres pour pallier la défaillance d’un de ses fils otages qui s’étaient substitués à lui en attendant que soient versés les 3 millions d’écus de sa rançon, Jean II le Bon n’en reviendra pas et meurt le 8 avril 1364 en Angleterre.

JEAN II LE BON

Né au château du Gué de Maulny, près du Mans, en 1319, il succéda à son père Philippe de Valois en 1350. Marié d’abord à Bonne de Luxembourg, il épousa en secondes noces Jeanne de Boulogne. Son règne débuta par des démêlés avec le roi de Navarre, Charles le Mauvais, qui aspirait à la couronne. Puis des difficultés financières nécessitèrent plusieurs convocations des états généraux. Plus tard, opposé au prince de Galles (Prince Noir) dans la bataille de Poitiers (1356), il subit la domination anglaise et fut emmené en captivité à Londres. Pendant son absence, la tentative révolutionnaire d’Etienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, échoua. Il en fut de même du soulèvement paysan plus connu sous le nom de « jacquerie ». Après le traité de Brétigny (1360), qui livrait à l’Angleterre l’Aquitaine, le Limousin, le Quercy, le Rouergue et la Bigorre, Jean le Bon put rentrer dans son royaume où son fils aîné, le dauphin Charles, avait assuré le gouvernement. En outre, il dut payer l’exorbitante rançon de quatre mille écus. En otages, il laissait ses autres fils aux mains d’Édouard III. Mais l’un d’eux, Louis d’Anjou, s’étant évadé, il s’offrit à le remplacer et revint à Londres se constituer prisonnier (1364). Il y mourut quelques mois plus tard.

Dates de règne : 1350-1364 Épouses : Bonne de Luxembourg (1315-1349), Jeanne de Boulogne (1320-1361).

Malgré les difficultés financières, Jean II se montre très dépensier. Les états provinciaux lui reprochent sa prodigalité et votent la Grande Ordonnance de 1357 qui limite les prérogatives royales et impose un contrôle sur son administration. Issu d une riche famille de drapiers, Étienne Marcel mène cette fronde et se rend maître des rues de Paris en 1358. Jean II ne brille pas par sa clairvoyance politique. En 1356, il est fait prisonnier par les Anglais à Poitiers. C est le début d une longue série de négociations qui achèvera de le déconsidérer. Il signe un traité en 1359 qui le libère mais engage de lourds sacrifices. Les états de Paris refusent et la rançon doit faire l'objet d'une nouvelle négociation. En 1360 est signé le traité de Brétigny qui stipule que le roi peut rentrer en France contre le paiement d'une rançon de trois millions d'écus d'or et la cession d'un tiers de la France à Édouard III. En outre, il doit laisser en otages à Londres ses deux fils et son frère. Revenu à Paris, il reprend sa vie de fêtes. En 1361, le duc de Bourgogne meurt sans héritier. Jean II réunit le duché au domaine royal et le donne en apanage à son fils Philippe le Hardi. Un des otages, son fils Louis d'Anjou, s'enfuit, et la rançon n'est que partiellement payée. Conformément aux lois de la chevalerie, le roi estime devoir payer sa dette et retourner à Londres en otage jusqu'au versement de la rançon. Il y est reçu avec faste, et y meurt en 1364.




Jean II le Bon (1319-1364) ; roi de France [1350-1364].

Né le 16 avril 1319 du futur roi Philippe VI et de sa première épouse, Jeanne de Bourgogne, marié à Bonne de Luxembourg, fille de Jean l’Aveugle et soeur de l’empereur Charles IV, J. est dans sa jeunesse duc de Normandie. Incarnation de l’esprit chevaleresque, il guerroie contre les Anglais, en Hainaut (1340) et en Bretagne (1341). En 1344, il est en Languedoc et en 1346 en Guyenne. Sacré à Reims le 26 septembre 1350, il inaugure son règne par l’exécution du connétable Raoul de Brienne, remplacé par Charles d’Espagne. Le nouveau roi aime le faste ; pour la création de l’ordre de l’Étoile, il organise de grandes fêtes. Cependant, la guerre recommence, attisée par Charles le Mauvais, roi de Navarre. J. lui avait d’abord donné sa fille, Jeanne, mais Charles le Mauvais assassine le connétable et peu après entre en relations avec les Anglais. En 1355, les hostilités reprennent. Édouard III fait en Artois une courte campagne, le duc de Lancastre va secourir Jean de Montfort en Bretagne puis le Prince Noir ravage le Languedoc. Les caisses de l'État étant vides, le roi doit donc convoquer les états généraux de langue d’oïl. Par l’ordonnance du 28 décembre 1355, les états décidèrent d’un subside. Ces états prennent aussi des mesures pour pouvoir vérifier la levée du subside et contrôler son emploi, posant que tout nouveau subside devra être décidé après délibération des états. Les états de langue d’oc, réunis le 26 mars 1356, accordent eux aussi un subside. Cependant Charles le Mauvais encourage la résistance à l’impôt, en particulier en Normandie. Le 5 avril 1356, à Rouen, le roi fait exécuter le comte d’Harcourt, qui s’opposait au fils du roi, Charles, duc de Normandie, et fait emprisonner le roi de Navarre. Godefroy d’Harcourt et les frères de Charles le Mauvais appellent alors les Anglais en Normandie. Pendant que le roi va les combattre, le Prince Noir ravage les provinces du centre et s’avance jusqu’à la Loire (Amboise). Le roi marche contre lui et il subit le désastre de Poitiers, où il est fait prisonnier (19 sept. 1356). J. est emmené à Londres et ne rentre en France qu’après le traité de Brétigny (1360). Aussitôt après Poitiers, en octobre-novembre 1356, les états se réunissent à Paris. Ils demandent la libération du roi de Navarre, le renvoi des mauvais conseillers et la réforme du gouvernement. Les états se réunissent de nouveau en février 1357, à la demande pressante de la rue et du prévôt des marchands de Paris, Étienne Marcel. Ils rendent la Grande Ordonnance de mars 1357. J. intervient alors pour conclure une trêve avec l’Angleterre (23 mars 1357) et annuler ce qui a été décidé sans son autorisation. Cependant le roi de Navarre est libre. L’agitation continue autour de Paris et les événements prennent un tour révolutionnaire : massacre des maréchaux (22 févr. 1358), jacquerie qui unit son mouvement aux Parisiens jusqu’à leur défaite commune et la mort d’Étienne Marcel (31 juill. 1358). Au moment où le dauphin Charles rétablit son autorité dans Paris, la guerre devient générale. Les campagnes sont ravagées par des bandes armées. Le 24 mars 1359, le roi conclut encore une nouvelle convention avec les Anglais : elle doit lui rendre la liberté au prix des sacrifices les plus grands. Le régent ainsi que les états, réunis alors, repoussent le traité. Édouard III débarque en France, marche sur Reims et Paris (mars 1360), s’avance jusqu’à Chartres. On conclut alors le traité de Brétigny : le roi d’Angleterre posséderait la Guyenne, le Poitou, la Saintonge, l’Agenais, le Périgord, le Limousin, le pays de Cahors, Tarbes, les comtés de Bigorre et de Gaure, l’Angoumois, le Rouergue ainsi que les comtés de Montreuil, de Ponthieu et de Guines, la seigneurie de Marck et Calais. La rançon du roi Jean est fixée à trois millions d’écus d’or. Le traité est ratifié à Londres par les deux rois. 600 000 écus doivent être remis rapidement au roi d’Angleterre ainsi qu’un certain nombre de places fortes. Les trois fils du roi, le duc d’Anjou, le comte de Poitiers et Philippe de France, sont remis en otages. Amené à Calais (8 juill. 1360), J. y ratifie le traité de Brétigny le 24 octobre ; il est remis en liberté le lendemain. La frappe d’une nouvelle monnaie d’or, le « franc », célèbre bientôt la libération. Le roi confirme les actes du dauphin Charles et lui laisse une certaine part dans le gouvernement. La fin du règne est marquée par la peste, la famine et les ravages des compagnies de mercenaires (« routiers »). Le comte de Tancarville, envoyé contre eux, est battu à Brignais (6 avr. 1362). La Bourgogne est réunie au domaine royal (1361) mais le roi la remet en apanage à son fils Philippe (6 sept. 1363). Le duc d’Anjou laissé en otage en Angleterre s’étant enfui, J. estime conforme à l’honneur de se constituer prisonnier auprès d’Edouard III (janv. 1364). C’est à nouveau captif qu’il meurt à Londres le 8 avril 1364. Bibliographie : J. Favier, La Guerre de Cent Ans, 1980; R. Cazelles, Société politique, noblesse et couronne sous Jean le Bon et Charles V, Paris-Genève, 1982.



JEAN II LE BON

(château du Gué de Maulni, près du Mans, 1319-Londres, 1364). Roi de France (1350-1364). Chevalier courageux, surnommé le Bon, c'est-à-dire le Brave, il fut capturé à Poitiers durant la guerre de Cent Ans par les Anglais. Fils de Philippe VI et de Jeanne de Bourgogne, il entra en conflit avec Charles II le Mauvais, roi de Navarre, auquel il avait marié sa fille et qui prétendait au trône de France. Profitant de ces troubles, les armées du fils d'Édouard III d'Angleterre, le Prince noir, engagèrent la guerre contre Jean II qui, malgré la supériorité de son armée, fut vaincu et capturé à Poitiers (1356). Son fils, le futur Charles V, assura la régence durant sa captivité à Londres, réprimant la jacquerie et la révolte d'Étienne Marcel, signant le traité de Brétigny et consentant à payer la rançon de son père. Après sa libération, apprenant qu'un des otages livrés aux Anglais en vertu du traité (il s'agit de son fils Louis d'Anjou) s'était échappé, fidèle à sa parole, Jean II revint se constituer prisonnier à Londres (1364) où il mourut. Il avait été marié (1332) à Bonne de Luxembourg, fille du roi de Bohême, puis à Jeanne de Boulogne (1350). Charles V lui succéda.

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