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Jean-Claude BIETTE

Né le 6 novembre 1942 à Paris.

Le Théâtre des matières (1977), Loin de Manhattan (1981).

Collaborateur épisodique des Cahiers du cinéma depuis 1964, Jean-Claude Biette a d’abord réalisé quatre courts métrages en Italie (Ecco ho letto, 1966; Attilio Bertolucci, 1968; Sandro Penna, 1968; La Partenza, 1968) puis deux en France (Ce que cherche Jacques, 1970; La Sœur du cadre, 1972). Entre Jean-Marie Straub et Jacques Tourneur (qu’il admire en tant que cinéphile), ses deux longs métrages sont des expériences limites refusant tout à la fois scénario et mise en scène pour tout axer sur la narrativité et la parole. Création intellectuelle à l’esthétique minimaliste, ces îlms fascinent par leur ascétisme et leur logique implacable s ’exerçant sur des personnages sans consistance, des rebondissements de quatre sous (le diamant « perdu» dans Le Théâtre des matières ou le mystère de la vie privée du peintre dans Loin de Manhattan) et des lieux désespérément dénués du moindre intérêt. On reconnaît là, poussée à son point extrême d’épure, une des constantes des productions Diagonale de la «famille» Vecchiali. Acharné à réduire, à gommer, à supprimer tout effet plastique comme psychologique ou réaliste, Biette débouche dans une étrange géométrie, faisant de pauvreté vertu et de malchance (très nombreux scénarios refusés à l’Avance sur recettes) courage. Il y a là un projet cinéma cohérent (attachement aux «petits films»), une recherche de la simplicité et de la clarté qui n’est pas très éloignée de l’œuvre d’un Jean-Claude Guiguet (néanmoins plus «humain») ou d’un Luc Moullet (ce dernier plus humoriste), et que l’on voit encore à l’œuvre dans Pornoscopie, son court métrage réalisé en 1982 pour L ’Archipel des amours. Le besoin de lui trouver des parrains plus ou moins lointains témoigne paradoxalement... de son caractère justement inclassable!

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