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Jean Barois de Roger MARTIN du GARD

Jean Barois de Roger MARTIN du GARD, 1913, La Pléiade.

• Ce roman-dossier peint l’affrontement du catholicisme et de la libre pensée à la fin du siècle dernier, à l’époque où le positivisme scientifique et le dogmatisme catholique sont en conflit violent,, où les familles sont déchirées par l’affaire Dreyfus et par la querelle de l'Église et de l’État.

• La destinée de Jean Barois est le fil conducteur du livre. Après avoir reçu de sa famille une éducation catholique, ce bourgeois s'en détache peu à peu sous l’influence de ses études scientifiques, comme l’avait fait son père qui était médecin. Il rompt radicalement avec l’Église lorsque les autorités ecclésiastiques se scandalisent du cours sur l’origine des espèces et le transformisme qu’il professe au collège Saint-Wenceslas. Renié par sa famille, Jean Barois devient bientôt un militant de la libre pensée, fonde un journal avec des amis et lutte pour la révision du procès du capitaine Dreyfus, condamné en 1894, révision que la majorité des catholiques refusent, au nom de l’ordre, malgré la découverte des preuves de son innocence. Un jour, un accident où il frôle la mort fait monter à ses lèvres une prière de son enfance : pour se prémunir contre un tel reniement, il rédige alors un testament où s’expriment ses convictions matérialistes et athées. Bientôt, précocement usé, et devant l'exemple de sa fille Cécile qui est entrée dans les ordres, il retombe sous l’influence de la religion, si bien qu’un prêtre le conduit à ce que l’on appelle une fin chrétienne. Mais son testament jette la stupeur. Sa fille le brûle.

Le roman présente, outre une peinture sévère du conservatisme et du conformisme catholiques autour de 1900, de belles figures de prêtres comme l’abbé Joziers. La préférence de l’auteur va toutefois au libre penseur Luce, exemplaire dans sa mort comme dans sa vie.

• Le caractère polémique de ce livre correspondait en 1913 aux passions des générations montantes.

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