JAURÈS Jean (1859-1914)
JAURÈS Jean (1859-1914) Homme politique français.
Issu d’une famille appartenant à la petite bourgeoisie urbaine et comptant plusieurs officiers de haut rang, reçu à l’École normale supérieure (1878), agrégé de philosophie (1881), Jean Jaurès est d’abord professeur de philosophie au lycée d’Albi (1881-1885). En 1882, il commence à préparer une thèse de doctorat qu’il ne soutiendra en Sorbonne qu’en 1892, les circonstances de sa vie l’ayant poussé vers d’autres voies. Il sait néanmoins revenir à ses chères études quand il le faut : en 1898, il lance une vaste entreprise collective, l’Histoire socialiste de la France dont il rédige les volumes consacrés à la Révolution (1789-1794). Encouragé par des proches, il accepte de devenir le candidat des républicains du Tarn pour les élections législatives de 1885. Il est élu dès le premier tour. Battu aux élections législatives de septembre 1889, J. Jaurès retourne à ses études de philosophie et achève sa thèse De la réalité du monde sensible. Durant la même période, il se met à lire les grands textes socialistes du XIXe siècle. C'est dans les dernières années du siècle que la pensée socialiste de J. Jaurès s’épanouit vraiment. Fermement attaché aux valeurs de la République, telles que la Révolution française les a promues, le socialisme jaurésien n’est pas dépourvu d’autres apports. Tout en refusant toute espèce d’économisme, qui réduirait la vie de l’homme à son activité de producteur, il engage un long dialogue avec les idées de Marx qu’il retient comme critique pertinente du capitalisme. L’affaire Dreyfus, au cours de laquelle il s’engage vigoureusement en faveur de la révision du procès du capitaine (Les Preuves, 1898), achève de lui conférer une haute stature même s’il est de nouveau battu aux élections législatives de 1898 (il avait été réélu député en 1893). Au-delà de ses combats en faveur de la justice sociale, qui s’expriment notamment dans son journal L’Humanité fondé en 1904, la grande affaire de J. Jaurès reste son combat contre tous les périls de guerre. C’est comme incarnation du combat pacifiste que « Herr Jaurès » est assassiné par Raoul Villain le 31 juillet 1914 alors que le déclenchement de la Grande Guerre est imminent. Ses obsèques ont lieu le 4 août dans un climat d’Union sacrée. Le chef socialiste était déjà entré dans la légende de la République : le transfert de ses cendres au Panthéon, le 23 novembre 1924, le révélera avec pompe.
Homme politique français. Professeur de philosophie au lycée d'Albi (1881/83), puis maître de conférence à l'université de Toulouse (1883/85), il fut élu député du Tarn en 1885 et siégea au centre gauche. Battu en 1889, il fut de nouveau élu en 1893, mais cette fois comme socialiste. Son soutien fervent à Dreyfus provoqua son échec aux élections de 1898. Il redevint député du Tarn en 1902 et conserva ce siège jusqu'à sa mort. Partisan d'un socialisme humaniste, il fut souvent en conflit avec les marxistes (Jules Guesde, Édouard Vaillant). Malgré cette opposition, il défendit le Bloc des gauches. Élu vice-président de la Chambre (1903), il soutint le ministère Combes. En avr. 1904, il fonda le quotidien L'Humanité. La même année, le congrès de l'Internationale socialiste d'Amsterdam se prononça en faveur des thèses de Jules Guesde et condamna la collaboration avec les ministères bourgeois ; Jaurès s'inclina et permit ainsi l'union de toutes les tendances socialistes au sein de la SFIO (1905), où ses conceptions supplantèrent peu à peu celles de J. Guesde. À la Chambre, Jaurès soutint la grève des postiers et des instituteurs en 1907, puis celle des cheminots en 1910. Son opposition à la politique coloniale, sa lutte pour une réconciliation franco-allemande et contre le bellicisme ambiant firent de lui la cible des nationalistes. Les campagnes de presse se déchaînèrent et il fut assassiné le 31 juill. 1914 par Raoul Villain (jugé et acquitté après la guerre, il fut abattu en Espagne, pendant la guerre civile 1936/39, par des républicains espagnols). Jaurès a publié une Histoire socialiste de la Révolution française (1901/08).
JAURÈS Jean Léon. Homme politique français. Né à Castres (Tarn), le 3 septembre 1859, mort à Paris le 31 juillet 1914. D’une famille bourgeoise — son frère sera amiral —, il fait ses études à Sainte-Barbe, puis à Louis-le-Grand, et entre à l’Ecole Normale Supérieure en 1878. Ayant obtenu en 1881 son agrégation de philosophie, il commence à enseigner au Lycée d’Albi et sera ensuite appelé au Lycée de Toulouse et à la Faculté des Lettres de cette même ville. Mais dès cette époque, il se sent attiré par la politique : élu en 1885 député du Tarn, il va siéger au Parlement avec la gauche radicale. Bien qu’il cherche encore sa voie, Jaurès montre déjà ses préoccupations sociales, et fait une violente impression sur la Chambre par son éloquence poétique et imagée d’homme du Midi. On le connaîtra surtout, on l’aimera en tant qu’orateur incomparable, capable de communiquer aux foules sa puissance chaleureuse, mais en même temps attentif à toujours conserver à sa langue une forme parfaite. Battu aux élections de 1889, Jaurès retourne à l’enseignement et passe ses deux thèses sur La Réalité du monde sensible et sur Les Premières Bases du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte, Hegel. A partir de ce moment, son socialisme s’affirme; il revient à la Chambre en 1893, mais il est de nouveau battu en 1898. Il trouve dans cet échec l’occasion de se consacrer entièrement au journalisme : d’une part, engagé dans l’affaire Dreyfus, il mène une campagne retentissante pour la libération du condamné; d’autre part, avec Millerand et Briand, il oriente le parti socialiste dans une voie « réformiste » qui le conduit, une fois rentré à la Chambre en 1902, à devenir l’un des plus fidèles soutiens du ministère « bourgeois » de Combes — ce qui décide un homme comme Péguy, qui lui reproche d’être devenu un « chef parlementaire », à rompre avec lui. Mais après 1904 et la fondation du journal L’Humanité, Jaurès revient à une conception révolutionnaire de l’action socialiste, il abandonne Millerand, se réconcilie avec Guesde et, lorsque tombe le ministère Combes, refuse son appui aux nouveaux gouvernements Rouvier et Clemenceau (1906-1908). Désormais, il concentre toute son action sur l’affaire marocaine et sur la sauvegarde de la paix européenne : avec son invincible optimisme, il croit en effet à la réconciliation prochaine des peuples par le progrès. Internationaliste, il maintient cependant la valeur du patriotisme, destiné, selon lui, à trouver sa place dans « une libre fédération des nations autonomes ». Cette fédération, naturellement, posait en premier lieu le problème des rapports franco-allemands : bien des sympathies de Jaurès allaient outre-Rhin, non seulement à cause de la puissance de la social-démocratie allemande, mais aussi parce qu’il voyait des affinités entre la France de la Révolution et l’Allemagne de la Réforme. Ces sympathies attirèrent à Jaurès des haines furieuses, celle de Péguy, celle de Maurras. Mais son assassinat, à la veille de la déclaration de guerre, ne fut que le geste d’un déséquilibre sans parti. Orateur, historien — La Commune, Histoire socialiste, 1789-1900, Histoire socialiste de la Révolution française —, Jaurès n’a pas de pensée politique originale : son rôle, à l’intérieur du socialisme, fut pourtant considérable en tant que conciliateur des deux grandes tendances, collectiviste et personnaliste, représentées de son temps, la première par Guesde, la seconde, plus sensible à l'idée de régénération morale, par Ch. Andler. Marxiste, mais refusant toutefois de rompre totalement avec l’Etat bourgeois qu’il juge susceptible d’être pénétré par le prolétariat, et voyant dans la démocratie parlementaire une préparation au socialisme, Jaurès restait avant tout l’homme du socialisme humaniste : « C’est l’individu humain qui est la mesure de toute chose, de la patrie, de la famille, de la propriété, de l’humanité, de Dieu. Voilà la logique de l’idée révolutionnaire. Voilà le socialisme. » Mais peut-être emportait-il surtout les enthousiasmes par ses qualités de cœur, de générosité, de sincérité, reconnues par un adversaire aussi déclaré que Barrés. Aujourd’hui encore, si Jean Jaurès n’est plus beaucoup lu, il reste une grande ombre, un « héros » du socialisme.
♦ « Les manifestations les plus hautes de la vie trouvent ici leur confluent. » Romain Rolland. ♦ « Un génie symphonique... » Léon Blum. ♦ « La cause profonde de sa mésentente avec Jules Guesde et la justification de ce que ses adversaires appelaient son « opportunisme » étaient dans sa croyance réfléchie à une possible rationalisation des institutions et des lois, à une progression pacifique vers un ordre meilleur. » P.-H. Simon. ♦ « Jaurès ne se séparait pas du peuple, il s’attachait à lui. Il savait que le peuple et, spécialement la classe ouvrière, ont été les grands artisans de la liberté. Il avait la passion de la foi. Il considérait l’enthousiasme, l’audace, la foi, comme les moteurs des grandes actions humaines. » Vincent Auriol.
JAURÈS, Jean (Castres, 1859-Paris, 1914). Homme politique français. Leader du socialisme réformiste, pacifiste militant, il fut assassiné à la veille de la Première Guerre mondiale. Issu de la bourgeoisie provinciale, normalien et agrégé de philosophie, il enseigna d'abord à Albi puis à l'université de Toulouse. Député centre-gauche du Tarn (1885), battu aux élections de 1889, il se consacra durant trois ans à la rédaction de ses thèses {De la réalité du monde sensible ; Les Origines du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte et Hegel}. Député de Carmaux (1893) jusqu'à sa mort, il adhéra au Parti ouvrier français. Brillant orateur et penseur politique, marxiste mais hostile à la dictature du prolétariat, Jaurès défendit inlassablement dans son action parlementaire un socialisme libéral et démocratique. Soutien passionné de Dreyfus en 1897 {Les Preuves) - ce qui lui valut son nouvel échec électoral de 1898 -, il patronna l'entrée du socialiste Millerrand dans le cabinet Waldeck-Rousseau (1899) et soutint le Bloc des gauches. Il se plia cependant aux décisions de l'Internationale au congrès socialiste d'Amsterdam (1904) condamnant, conformément aux thèses de Jules Guesde, la participation socialiste à des gouvernements bourgeois. Devenu l'un des chefs du parti socialiste français (la SFIO, créée en 1905), il fonda L'Humanité (1904) et défendit à la Chambre des députés les grandes batailles socialistes (défense de l'enseignement laïque et des luttes ouvrières). Ce fut à la tribune de l'internationale socialiste qu'il dénonça la politique colonialiste et qu'il s'opposa à la guerre, tentant, en vain, d'obtenir le vote de la grève générale à laquelle s'opposait la social-démocratie allemande. Son combat pour la réconciliation franco-allemande et son hostilité au service militaire lui attirèrent la haine farouche des nationalistes (Maurras, Péguy, Clemenceau). Jaurès fut assassiné par un patriote déséquilibré, Raoul Villain, le 31 juillet 1914 ; celui-ci, jugé après la guerre, fut acquitté. La dépouille de Jaurès a été transférée solennellement au Panthéon en 1924.
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