JALOUX Edmond
JALOUX Edmond. Il mena de front une active carrière de romancier et une besogne assidue de critique, de journaliste. Ne à Marseille le 19 juin 1878, mort à Lutry, près de Lausanne, le 15 août 1949. Académicien depuis 1936, il atteignit plutôt le grand public par ses articles et son action personnelle que par ses romans qui sont pourtant près d'une trentaine. Les plus connus datent de la première partie de sa carrière : Le Reste est silence (1909), L'Incertaine (1918), Fumées dans la campagne (1918),L'Escalier d'or (1922) et La Balance faussée (1932). Par la peinture de murs et la psychologie, il s'apparenterait plutôt aux romanciers anglais, dont il avait d'ailleurs le culte, avant de s'adonner à celui des romantiques allemands. Ses fables, toujours maintenues dans un cadre d'oisifs, d'esthètes, ne doivent rien au réalisme. Peu à peu il évolua d'ailleurs vers « l'irréalisme » absolu, sinon le surréalisme, et il en a donné la théorie dans des revues suisses : il vécut en effet ses dix dernières années au bord du Léman. Mais son libéralisme artistique était extrême; et on en trouvera la preuve dans son feuilleton célèbre des Nouvelles littéraires, de 1924 à 1940 : L'Esprit des livres, et dans plusieurs recueils de critique dont l'un s'intitule justement : D'Eschyle à Giraudoux ! Aucune tentative d'avant-garde ne le trouvait hostile ni prévenu. Aussi garda-t-il l'audience de ses cadets et rivalisa-t-il avec feu Albert Thibaudet, dans la faveur des milieux « N.R.F. ». Esprit inquiet, cur tendre et mélancolique, ce Provençal glacé a laissé le souvenir d'un homme qui ne vivait que pour l'art; il unit la génération de son maître Henri de Régnier à celles qui naquirent de la Seconde Guerre. Son livre posthume de pensées et maximes, Essences (1944), révèle un moraliste très subtil, un psychologue raffiné, et permet de le classer comme écrivain très original. + « Ce rêveur révélant n 'était pas un prince des nuées. Quand on suit son discours, quand on pressent ce qui va surgir de délicat sous sa plume, on se demande comment il va réussir à le dire. Cela semble ténu, insaisissable. Et l(on assiste à ce prodige : Edmond Jaloux ne rencontre pas d'indicible. Le mot juste et fort lui est donné, la phrase s'organise autour de l'idée, la cristallise, la fait briller. Avec du vaporeux, il crée du net; avec de l'indistinct, du clair. » Robert Kemp. ? « Edmond Jaloux appartient évidemment à la race des artistes qui trouvent leur refuge dans l'imaginaire... C'était un homme qui demandait à la littérature une protection contre la vie... L'erreur de Jaloux romancier, ce ne fut pas de partir du rêve, ce fut de s'y enliser et de ne pas suffisamment déboucher sur le réel. Sans doute aspirait-il à une surréalité, plus authentique à ses yeux que les apparences... Critique, Edmond Jaloux a assumé le rôle éminent de frayer la voie chez nous aux littératures étrangères. Il s'y est employé avec une admirable passion. Quelle noblesse émane de ces vies d'écrivains toutes vouées à la pensée et où l'argent ne tient aucune place ! » François Mauriac.
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