ITHAQUE, IULE, IXION, JANUS, JAPET, JASON
- ITHAQUE. L’ une des sept îles Ioniennes, Ithaque, non loin de la côte d’Épire, était la patrie et le royaume d’Ulysse. Elle entra dans la légende grâce aux poèmes d’Homère et au héros éponyme lthacos.
- IULE. Ascagne, fils d’Énée, ayant conduit à la victoire les peuples du Latium en guerre contre les Rutules, se vit décerner, en signe de vénération reconnaissante, le nom de Iule, une des contractions de Jovis, Jupiter. D’autres mythographes ont prétendu qu’lule était le fils d’Ascagne. Il aurait été chassé du royaume du Latium par son oncle Silvius et contraint de se vouer à la prêtrise.
- IXION. A Ixion revient le châtiment infligé dans les Enfers aux ingrats. Ce roi des Lapithes, après avoir épousé Dia, la fille du roi Déionée, refusa à son beau-père les riches présents qu’il lui avait promis, puis le tua en le précipitant dans une fournaise. Le crime était doublement odieux, car son auteur se montrait coupable et d’un parjure et d’un meurtre sur la personne d'un parent. Ixion, que nul ne consentait à purifier, implora Zeus : le souverain des dieux fut touché par ses pleurs et l'invita même à sa table, où il consomma le nectar et I'ambroisie,, qui assurent l'immortalité. Toutefois, nullement reconnaissant de ces bienfaits, Ixion tenta da séduire Héra. Zeus, alors, créa une nuée qui ressemblait à son épouse. Ixion s'unit à cette apparence. Les centaures furent les fruits de ces amours illusoires. Hermès reçut mission d'appliquer à l'ingrat le châtiment qu'il méritait. Le dieu lia Ixion au moyen de. serpents à une roue qui tourne sans relâche au fond du Tartare.
- JANUS. Cette divinité est assurément l’un des plus grands dieux du Panthéon romain et possède même une certaine prééminence sur le dieu suprême, Jupiter. Il aurait abordé l’ltalie avec une flotte et se serait établi dans le Latium, où il aurait fondé une ville, qui prit de lui son nom de Janicule. Il aurait régné sur le Latium et accueilli Saturne chassé des cieux. Pour le remercier, Saturne aurait donné à Janus le don de la « double science » celle du passé et celle du futur, mythe que les Romains ont rendu en représentant Janus avec deux visages tournés en sens contraires. Ce dieu à double face possède de nombreuses autres attributions. Il est la divinité gardienne des portes, parce que toute porte regarde de deux côtés (Janus Bifrons). Lors d’une déclaration de guerre, les Romains ouvrent solennellement les portes de son sanctuaire, pour indiquer que le dieu est parti combattre, et les referment en temps de paix, pour montrer que le dieu, sauvegarde de la cité, a réintégré son sanctuaire. Peu à peu, les attributions de Janus ont pris une extension considérable. Il est devenu le dieu du commencement de toutes choses, celui de l’Année (Januarius signifie « janvier »), le dieu des Quatre Saisons : il porte alors quatre têtes au lieu de deux. Ovide prétend que Janus possède un double visage, parce qu’il exerce son pouvoir sur la Terre et sur les Cieux. Peut-être n’est-il nullement un dieu cosmogonique, mais seulement et exclusivement un dieu de Rome, symbolisant la surveillance de la ville, où transitent les trafics sur le Tibre, en amont comme en aval. La diversité de ces attributions montre à quel point Janus est le dieu essentiel d’un monde ou d’une ville qui s’ouvre et se ferme à sa volonté, sans que rien lui échappe.
- JAPET. Fils d’Ouranos et de Gaia, ce Titan, qui appartient à la toute première génération des dieux, est surtout célèbre pour la postérité qu'il légua au monde des dieux et des hommes. Epoux de l'océanide Clyméné, il engendra, en effet, Atlas, Prométhée, Épiméthée, Ménœtios. S'étant opposé à la prise du pouvoir suprême par Zeus, il fut précipité au fond du Tartare avec son frère Cronos et I es autres Titans.
- JASON. Fils d' Æson, roi d'lolcos en Thessalie, Jason était encore enfant lorsque son oncle Pélias détrôna son père. Il put s'échapper cependant et fut élevé par le centaure Chiron. Parvenu à l'âge adulte, il quitta le mont Pélion pour lolcos, dans l'espoir de reprendre une revanche sur Pélias et de rétablir Æson dans ses droits. En chemin, au bord d'une rivière, il rencontra une vieille femme sous les traits de laquelle se cachait Héra, et qui lui demanda de bien vouloir la porter sur l'autre rive. Après ce service, qui lui attira pour quelque temps les faveurs de la déesse, il s'aperçut qu'il avait perdu une de ses sandales. Or, un oracle avait prédit à Pélias qu'il lui faudrait se méfier de toute personne qui se présenterait devant lui déchaussée. Aussi, lorsque Jason arriva à la Cour, le roi usurpateur, à la vue de cet homme au pied nu, fut saisi de frayeur et le chargea, afin de l'éloigner, de mener à bien une expédition pour conquérir la Toison d'or, gardée par le roi de Colchide Aiétès. Jason accepta et s'embarqua sur l'Argo avec les principaux héros grecs surnommés « les Argonautes». Avec l'aide de Médée, qu'il épousa, il put s'emparer de la Toison d'or et revenir à lolcos, où il vengea la mort de son père, que Pélias, en son absence, avait tué. Mais, chassé par Acaste, il dut s'enfuir à Corinthe avec Médée. Là, il s'éprit de Créüse, la fille de Créon, et répudia Médée, qui se vengea en faisant périr sa rivale et en tuant ses propres fils. Deux versions content la fin de Jason : selon l'une, le héros se tua de désespoir à I'annonce de la mort de ses enfants; selon l'autre, il mourut écrasé par la poupe du navire Argo.
- Les jeux dans la mythologie. A l'époque homérique, les jeux n'étaient que des joutes, poétiques ou athlétiques, au cours desquelles les héros entraient en compétition pour le plaisir, afin d'obtenir la main d'une femme, la possession d'un trône ou pour honorer la mémoire des guerriers ou des héros morts au champ d'honneur. Ainsi l'Iliade chante longuement les jeux funèbres donnés par Achille pour Patrocle, tué à la guerre de Troie. Tout différents et plus tardifs sont les jeux publics, qui apparaissent vers le milieu du VIe siècle et qui se déroulent à date fixe. Ils ne sont pas réservés exclusivement aux familles de l'aristocratie, et, empreints d'un sentiment de vénération religieuse, ils obtiennent toujours un grand succès populaire. Tous les quatre ans, en effet, à Olympie, dans l'enceinte sacrée de l'Altis, on célébrait les jeux Olympiques, assurément les plus fameux, fondés par Héraclès, qui voulait commémorer sa victoire sur Augias. Au moment du déroulement des jeux, toute hostilité entre les Grecs était suspendue. Les jeux Pythiques, célébrés à Delphes, également tous les quatre ans, rappelaient la victoire d'Apollon sur le serpent Python. Comme le dieu favorisait principalement les arts et la musique, on se livrait surtout à des concours de chants et de danses. En revanche, les jeux Néméens avaient lieu tous les deux ans. Ils avaient été fondés soit par Héraclès, qui venait de tuer le lion de Némée, soit par Adraste, l'un des Sept Chefs, en souvenir de la mort accidentelle d'Opheltès, le fils d'un roi du pays. Enfin, les jeux Isthmiques, qui se déroulaient à Corinthe tous les trois ans, furent organisés pour la première fois par Poséidon en l'honneur de Palémon-Mélicerte, ou par Sisyphe, ou même par Poséidon et Hélios, qui scellaient ainsi leur accord sur la possession de l'isthme par le premier et sur celle de l'Acrocorinthe par le second. On prétend également que le véritable fondateur des jeux Isthmiques fut Thésée. D'autres jeux, à caractère politique et religieux encore plus accusé, avaient lieu régulièrement en Grèce, tel celui des Panathénées, qui réunissait chaque année tous les Grecs de l'Attique pour un culte commun à la déesse Athéna et permettait à la cité d'Athènes de raffermir sa puissance et son unité. Ce fut, à l'époque classique, l'un des buts de tous les jeux publics que cette prise de conscience des pèlerins réunis autour des sanctuaires d'un dieu pour une seule et grande Grèce.