ISOU Isidore

Poète d’origine roumaine ; personnalité très forte, aux dons infiniment divers, et fondateur du lettrisme. Pourtant, nous ne suivrons pas, ici, un confrère lexicographe - anonyme, d’ailleurs (Dictionnaires Seghers, 1961) - qui place le lettrisme parmi les quinze « principales écoles littéraires » du Moyen Âge à nos jours. Cette école (qui compte plusieurs disciples: Maurice Lemaître, Gabriel Pomerand...), née en 1945, se fonde sur un texte d’Isidore Isou lui-même (Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique, 1947), lequel n’a pas donné de livres de « poèmes lettristes », mais des textes, qu’il nomme « œuvres de spectacle ». En particulier La Marche des jongleurs (1964), et plusieurs ouvrages sur sa théorie et ses prédécesseurs dadaïstes ou surréalistes. Une autre œuvre en prose d’Isidore Isou, Initiation à la haute volupté, a valu en 1970 à son auteur une saisie et une forte amende (elle a reparu en 1977). Il est trop tôt sans doute pour porter un jugement sur le lettrisme, sur son influence et sur le créateur de cette école.