ISAIE. Généralement considéré comme le plus grand des prophètes d'Israël
ISAIE. Généralement considéré comme le plus grand des prophètes d'Israël, il naquit vers 760 avant J.-C., d'une famille de notables du pays de Juda, et accomplit sa mission à partir de 740 pendant presque un demi-siècle. Voici, d'après le livre de l'Ancien Testament qui porte son nom v. Livre d'Isaïe comment prit naissance sa vocation, Peu après la mort d'Osias, roi de Juda, monarque pacifique et craignant Dieu, Isaïe méditait dans le temple lorsque Yahweh, environné de séraphins, lui apparut : « Malheur à moi ! je suis perdu ! s'écria Isaïe, car je suis un homme aux lèvres souillées, et j'habite au milieu d'un peuple aux lèvres souillées... » Alors un des séraphins, ayant pris sur l'autel un charbon ardent, en effleure les lèvres du prophète et lui dit : « Ton iniquité est enlevée et ton péché expié. » Puis, entendant le Seigneur demander : « Qui enverrai-je ? Me voici, répond Isaïe sans hésiter, envoyez- moi. » Le prophète ainsi désigné était une de ces personnalités exceptionnelles, vouées par leur génie aux illuminations de la plus sublime poésie, et qui, avec une promptitude foudroyante, savent se montrer également hommes d'action. Isaïe, témoin véhément de Dieu, tantôt fait acte de thaumaturge, et tantôt devine l'avenir avec une précision surprenante, à moins qu'il ne se dresse contre les scandales, ou secoue la torpeur du peuple idolâtre et l'exhorte au repentir. La langue qu'il parle rejoint les sommets de la perfection classique et, même à travers les traductions, elle nous émerveille encore. Le livre d'Isaïe contient en résumé toute l'évolution du messianisme hébraïque : d'abord national, puis douloureux, et s'élargissant enfin à la mesure du genre humain tout entier, pour célébrer le « prince de la Paix ». Mais cette oeuvre peut-elle être attribuée à un seul homme : Le livre se compose de deux parties bien distinctes : les trente-neuf premiers chapitres, qu'il convient de situer sous les règnes d'Osias, de Joatham, d'Achaz et d'Êzéchias. A partir du chapitre XL jusqu'à la fin du LV, c'est une seconde partie de l'oeuvre. Le drame s'est abattu sur le peuple élu, à cause de ses infidélités. La chute de Samarie, en 722, ne lui a pas été un avertissement. Malgré les appels réitérés des prophètes, Israël s'est mal conduit et le destin de Dieu s'est abattu sur lui. Quinze chapitres visiblement évoquent le milieu des exilés en Babylonie. La catastrophe a estompé les aspects proprement nationaux de la grande espérance messianique. L'opinion qui, jusqu'à ces derniers temps, a prévalu chez les catholiques, c'est qu'Isaïe s'y adresse, avec deux siècles d'avance, aux Juifs en exil ou réintégrés lors de la restauration, comme s'il était leur contemporain. Cependant, un très grand nombre d'historiens indépendants présument que les chapitres XL à LXVI seraient attribuables à un ou deux prophètes inconnus et auraient été ajoutés aux prophéties d'Isaïe. Cette deuxième partie si pathétique contient une série de poèmes mystérieux concernant le « Serviteur du Seigneur », « homme de douleurs », maltraité et qui se soumet, « comme un agneau qu'on mène à la boucherie », dans lequel la tradition chrétienne voit une image de Jésus-Christ. Mais après le chapitre LV le ton change encore une fois. Visiblement la douleur a fait place à la joie. Les exilés sont revenus dans leur pays. Que le Peuple Élu redevienne fidèle ! Qu'il obéisse aux saints commandements; et Yahweh lui rendra sa protection. Mais ce triomphe de Dieu, au lieu de le limiter au cadre étroit du nationalisme hébraïque, le Prophète le voit désormais élargi : issu d'une détresse plus grande, le salut sera plus grand, universel. Les poèmes mystérieux du « Serviteur de Yahweh » prendront ici tout leur sens : de la mort rédemptrice sortira la vie. L'Israël régénéré préfigurera le Christ. Ainsi, en trois étapes de la pensée, le grand prophète a-t-il assumé la plénitude des intentions profondes du messianisme : national en ses débuts, consacré ensuite par la douleur, enfin élargi à la mesure de l'humanité entière, et c'est pourquoi les Pères de l'Êglise l'ont unanimement considéré comme le plus précis des annonciateurs du Christ. Ces trois étapes couvrant plus de cent cinquante années, il est impossible qu'un seul homme les ait vécues : mais l'esprit génial et inspiré n'a-t-il pas pu voir, dans l'avenir, se dérouler les seconde et troisième étapes ? Joseph de Maistre n'a-t-il pas souligné, avec exactitude, que dans les perspectives de l'esprit prophétique, le passé, le présent et 1 'avenir coexistent ? ? « L'autre, Isaïe, semble, au-dessus de l'humanité, un grondement de foudre continu. Il est le grand reproche... C'est une espèce de bouche du désert parlant aux multitudes, et réclamant, au nom des sables, des broussailles et des souffles, la place où sont les villes : parce que c'est juste; parce que le tyran et l'esclave, c'est-à-dire l'orgueil et la honte, sont partout où il y a des enceintes de murailles; parce que le mal est là, incarné dans l'homme; parce que dans la solitude il n'y a que la bête, tandis que dans la cité il y a le monstre. Ce qu'Isaïe reproche à son temps, l'idolâtrie, l'orgie, la guerre, la prostitution, l'ignorance, dure encore; Isaïe est l'éternel contemporain des vices qui se font valets et des crimes qui se font rois. » V. Hugo.
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