IOLE, ION, IPHICLÈS, IPHIGÉNIE, IPHIS, IPHITOS, IRIS, IPHITOS, IRIS
- IOLE. Le roi Eurytos d’Œchalie promit sa fille lole à Héraclès si le héros parvenait à le surpasser en précision au tir à l’arc; Héraclès le vainquit sans peine. Mais le roi se parjura, et Héraclès, pour pouvoir s’emparer de la jeune fille, dut le tuer lui et ses fils. Devant le massacre de ses parents, lole voulut se suicider en se jetant du haut des remparts. Le vent gonfla alors ses vêtements, et elle descendit à terre sans aucun mal. Héraclès l’envoya à son épouse Déjanire. Celle-ci, croyant que le héros lui préférait la jeune fille et voulait la répudier, lui fit parvenir la tunique que le centaure Nessus lui avait offerte. En fait, la tunique empoisonnée provoqua la mort d’Héraclès. Ainsi lole avait-elle été la cause indirecte de la fin tragique du plus grand des héros de l’Antiquité.
- ION. Des trois fils d’Hellen, l’un, Doros, émigra sur le mont Parnasse, le second, Éole, fut le héros éponyme des Éoliens, et le troisième, Xouthos, s’enfuit à Athènes, où il se maria avec la fille d'Érechthée, Créüse, qui lui donna deux fils, Achaeos et Ion. Toutefois, une autre tradition suivie par Euripide prétend qu’Apollon était le véritable père de Ion. Le dieu avait emmené son fils abandonné à Delphes et en avait fait un des servants de son temple. Xouthos et Créüse, désolés de demeurer sans enfants, vinrent un jour à Delphes consulter l’oracle, qui leur demanda d’adopter Ion. Mais Créüse tenta d’empoisonner ce fils qu’elle ne reconnaissait pas, jusqu’au moment où on lui apporta la corbeille où elle l’avait abandonné à sa naissance. Après ces événements, Ion se maria avec Hélicé, la fille de Sélinos, roi des Ægialéens, auquel il succéda, avant de devenir le roi de l’Attique, à la mort d’Érechthée, et de gouverner sagement ce royaume après l’avoir divisé en quatre tribus. A sa mort, le pays prit son nom, et une colonie d’Athéniens, partie pour l’Asie Mineure, imposa à la contrée, où elle se fixa, le nom d'Ionie.
- IPHICLÈS. Fils d’Amphitryon et d’Alcmène, lphiclès naquit une nuit avant Héraclès, fils de Zeus et d’Alcmène. D’ascendance mortelle, il n’avait pas la force ni le courage de son demi-frère. Une nuit, Héra, pour se venger de sa rivale, envoya dans la demeure d’Alcmène deux serpents qui devaient tuer Héraclès. A leur vue, lphiclès s’enfuit de son berceau en poussant des hurlements, mais Héraclès, sans perdre son sang-froid, malgré son jeune âge, étrangla les deux monstres. Plus tard, lphiclès fut particulièrement attaché au héros, et il l’accompagna dans plusieurs expéditions, en particulier contre les habitants d’Orchomène. Il épousa en premières noces Automéduse, dont il eut lolaos, et, en secondes noces, la plus jeune des filles de Créon. Il périt aux côtés de son frère, pendant la guerre contre les fils d’Hippocoon.
- IPHIGÉNIE. Fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, suivant la tradition la plus commune, Iphigénie était destinée par son père, sur le conseil du devin Calchas, à être sacrifiée à la déesse Artémis, qui retenait la flotte grecque à Aulis et l’empêchait de gagner Troie. Appelée par son père sous le fallacieux prétexte qu’elle allait devenir l’épouse d’Achille, elle devait périr sous le couteau du sacrificateur, quand Artémis, prise de pitié, lui substitua une biche, l’enleva dans une nuée, et la transporta en Tauride. Là, Iphigénie devint la grande prêtresse d’Artémis, spécialement chargée d’immoler les étrangers à la déesse. Un jour débarqua sur la côte de Tauride son frère Oreste accompagné de Pylade. Fait prisonnier, il fut conduit au temple où Iphigénie officiait et fut reconnu par sa sœur. La prêtresse, pour sauver Oreste, fit annuler le sacrifice en prétendant que cet étranger coupable d’un meurtre ne pouvait être sacrifié avant d’avoir été purifié. Puis, emportant la statue d’Artémis, elle prit la fuite avec son frère et Pylade, et aborda en Grèce grâce à des vents favorables. On dit qu’Iphigénie mourut à Mégare; mais on prétend aussi qu’Artémis avait rendu la jeune fille immortelle, l’assimilant à la déesse Hécate. En fait, il semble surtout qu’Iphigénie ait été à l'origine l’une des représentations d’Artémis.
- IPHIS. 1 ° Jeune fille de Crète, Iphis état destinée à être exposée par sa mère Téléthousa parce que son père, Ligdos, ne voulait pas de fille. Sur les conseils d’Iris, elle fut élevée et habillée comme un garçon, à tel point que lanthé, une jeune fille de son pays, s’y trompa et en tomba amoureuse. Téléthousa tenta, à plusieurs reprises de différer le mariage, ne voulant pas dévoiler la vérité. Isis, finalement, eut pitié de la malheureuse mère et métamorphosa lphis en jeune homme, permettant ainsi son mariage avec Ianthé. 2° On connaît aussi sous ce nom l’amant d’Anaxarétè qui, désespéré par le mépris de la jeune fille, se suicida.
- IPHITOS. 1 ° Fils d’Eurytos, roi d’Œchalie, Iphitos se signala comme un archer redoutable aux côtés des Argonautes. Seul de ses frères il prit parti pour Héraclès, qui venait de gagner, au concours de l’arc, sa sœur Iole, mais qui se querellait à ce propos avec Eurytos. Pourtant, lphitos fut tué, quelque temps après, par Héraclès, à qui il tentait de reprendre des bœufs volés. Une autre version prétend qu’il fut jeté du haut des murs de Tirynthe par le héros pris soudain d’un accès de folie. 2 ° On connaît également sous le nom d’Iphitos un roi mi-légendaire, mi-historique, qui gouvernait l’Élide vers le IXe siècle av. J.-C. Son royaume était la proie des divisions, des famines et des épidémies. Sur le conseil de l’oracle de Delphes, le souverain réorganisa les jeux Olympiques fondés par Héraclès dont on s'était désintéressé. Il réalisa alors une entente avec Lycurgue, roi de Sparte, et put ainsi amorcer une première union entre les Grecs, dont les territoires étaient morcelés en de multiples Etats ennemis : au cours des Jeux, toutes les hostilités devaient être en effet suspendues.
- IRIS. Cette ancienne divinité était fille de Thaumas et d’Electre. Messagère, servante, et même confidente d’Héra, elle s’appliquait à déférer aux moindres désirs de sa maîtresse. Elle symbolise l’arc-en-ciel, ce pont entre le ciel et la terre, entre les dieux et les hommes, qu’elle emprunte, dans sa course, sous la forme d’une jeune fille ailée, tenant dans une main le bâton du héraut. Dans des poèmes tardifs, elle est l’épouse de Zéphyre et la mère d’Éros.
- IROS. 1° Ce mendiant d’lthaque essaya, à la plus grande joie des prétendants de Pénélope, de chasser à coups de poing Ulysse de retour dans ses États. Il fut assommé par le héros. 2° On connaît un Iros, père des Argonautes Eurydamas et Eurytion. Pélée, ayant tué accidentellement un de ses fils, lui offrit des troupeaux pour le consoler. lros refusa et abandonna le bétail, qui fut dévoré par un loup. La bête féroce fut changée en statue de pierre.
- ISIS. Déesse égyptienne, épouse d’Osiris et mère d’Horus, Isis fut adorée par les Grecs, qui assimilèrent sa légende à celle de lo, puis à celle de Déméter. En effet, dans la légende, les deux déesses partirent à la recherche l’une de son époux, l’autre de sa fille pour les arracher au royaume de la Mort et des Ombres. Isis eut droit également à un culte sous l’Empire romain, et on lui éleva même un temple spécial sur le Champ de Mars. Elle symbolisa alors la Terre et l’inépuisable et fécond recommencement de toutes choses.
- ISMÈNE. Au même titre qu’Antigone, Étéocle et Polynice, Ismène est un des enfants nés du mariage d’Œdipe avec sa mère Jocaste. Quand, après ses crimes, Œdipe fut' chassé de Thèbes, Ismène resta dans la ville et n’accompagna pas Antigone et son père aveugle sur les chemins de Grèce. Mais elle se trouvait auprès d’Œdipe lorsque celui-ci mourut à Colone, et elle regagna Thèbes avec sa sœur. Elle assista à la lutte fratricide qui opposa Étéocle et Polynice et n’osa pas enfreindre l’ordre de Créon, qui interdisait toute sépulture pour Polynice. Pourtant, Antigone ayant passé outre, Ismène tenta de partager le sort fatal de sa sœur, en s’accusant aussi de la faute; Antigone la repoussa doucement et partit seule vers la mort. C’est alors qu’lsmène disparaît mystérieusement de la légende : on ignore sa fin.
- ITALOS. Selon certains auteurs, Télégonos, fils de Circé et d’Ulysse, après avoir tué involontairement son père, épousa Pénélope, la veuve de celui-ci, et eut un fils, ltalos. Ce dernier donna son nom au pays nommé Italie, qui était habité par la peuplade des Sicules. Mais, dans d’autres légendes, ltalos apparaît comme un roi indigène.