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INTENTIONNALITE

Ce terme d'origine scolastique fut repris par Husserl pour désigner cette particularité foncière qu'a la conscience d'être toujours conscience de quelque chose, c.à -d. de toujours viser un objet présent ou possible.

Intentionnalité
Terme utilisé par Husserl puis par la phénoménologie après lui pour définir la conscience comme « visée de quelque chose » et non comme substance pensante sur le mode cartésien. Le concept a été inspiré à Husserl par Brentano : l'intentionnalité est la propriété par laquelle des états mentaux engagent des contenus mentaux. On retrouve cette dernière définition dans l'acception du terme intentionnalité en philosophie de l'esprit (philosophy of mind), l'une des branches de la philosophie analytique.

 

Intentionnalité


De intentionnel.


Pour la phénoménologie, et notamment pour Husserl, particularité qu’a la conscience d’être toujours « conscience de quelque chose », de se rapporter toujours aux objets qu’elle vise.


• Cette conception de la conscience comme visée et ouverture s'oppose à celle de Descartes, qui soutient l'existence d'une « chose pensante » close et repliée sur elle-même. Percevoir une pomme, ce n'est pas avoir une pomme en miniature dans l'esprit, mais viser activement l'objet pomme lui-même.

INTENTIONNALITE. Terme propre à la caractérologie de Le Senne (Traité de caractérologie, P.U.F., 1945) par lequel cet auteur exprime une conception finaliste de la personnalité. L’intention, le projet déterminent le psychisme autant que des causes comme nous les rencontrons dans le déroulement des phénomènes du monde matériel. La notion d’intentionnalité se rapproche de la conception téléologique de la psychologie d’Adler.

Ce terme ne désigne pas seulement un acte de la volonté tendant vers un but déterminé, impliquant une décision plus ou moins lucide et une responsabilité plus ou moins grande. En ce sens, l’intentionnalité se rapporte à l’action physique ou morale, et se trouve à l’état de simple projet ou de passage à l’acte. Elle intervient alors en éthique, en psychologie et en droit.
La perspective moderne de la phénoménologie a redonné au terme une acception plus profonde, dérivée de la scolastique thomiste. L’ « intention » désigne le rapport entre sujet et objet, en quoi consiste tout acte de conscience, qu’il soit de l’ordre de la volonté, de l’action ou de la connaissance. Selon Husserl, « toute conscience est conscience de quelque chose ». L’intentionnalité est constitutive de l’acte de Conscience ; autrement dit, la conscience ne s’exerce qu’en relation avec un donné, et ce donné n’existe que par relation avec une conscience. Ils se confèrent réciproquement un « sens » et cela à tous les niveaux, depuis la simple conscience cynesthésique jusqu’à la conscience mystique. Cette notion de l’intentionnalité permet d’éviter à la fois le réalisme platonicien de l’idée et l’idéalisation critique du réel, ainsi que la réification et l’opposition du sujet et de l’objet.
L’intentionnalité ainsi conçue ne tombe pas non plus dans les pièges du subjectivisme. Car, si la conscience est comme < une transparence dirigée » par sa < visée » de l’objet, l’être pour soi » demeure à la fois posé « hors d’elle » comme ayant une existence indépendante de l’acte de conscience et posé « pour elle » comme intégré à son acte propre.
Il en résulte qu’une conscience se révèle essentiellement par ses « visées >, comme le monde se manifeste par la conscience. L’intentionnalité sauvegarde à la fois la transcendance et l’immanence, l’extériorité du monde et l’intériorité de la conscience. Il semble que ce soit ce caractère intentionnel du vécu qui mesure et qualifie le fonctionnement de la conscience.