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INTENTION

INTENTION, n.f. ♦ 1° Application de l’esprit à un objet de connaissance. («Intentionnalité».) ♦ 2° Dessein de réaliser quelque chose ; l’intention pure et simple, sans faire tout pour y parvenir n’est qu’une simple velléité. ♦ 3° Direction d’intention. Méthode casuistique, critiquée par Pascal (Provinciales), qui prétendait légitimer un acte coupable par la considération d’un de ses aspects qui est louable, et sur lequel on dirige l'intention : c’est substituer une intention factice à l’intention réelle (Goblot).

INTENTION

♦ Pour la scolastique, application de l’esprit à un objet à connaître, qu’il s’agisse d’un objet extérieur ou d’une pensée.

♦ Résolution à faire quelque chose, ce qui peut s’entendre soit psychologiquement, soit moralement. Dans le second cas, qui est philosophiquement le plus intéressant, l’intention désigne également la valeur morale de l’acte lui-même. Kant affirme que l’intention suffit à rendre la volonté bonne, indépendamment de la réussite ou du but, dans la mesure où elle se règle sur l’idée formelle de loi en général.

♦ La casuistique du XVIIe siècle nomme direction d'intention l’attitude par laquelle on s’autorise un acte en ne l’examinant que sous son bon côté. L’expression est devenue péjorative depuis les attaques de Pascal contre les Jésuites qui la pratiquaient.

INTENTIONNALITÉ

Terme propre à la phénoménologie, emprunté par Husserl à Brentano, mais où résonne un souvenir d’intention scolastique : la conscience est toujours conscience de quelque chose. L’intentionnalité est donc simultanément visée et pensée d’un objet, mais aussi mise en jeu d’une signification, puisque l’objet ne survient que grâce au projet signifiant de la conscience vers lui.

INTENTION (n. f.) 1. — (Scol.) Application de l’esprit à un objet de connaissance (intention formelle) \ contenu de pensée auquel l’esprit s’applique (intention objective) ; l'intention première est l’acte par lequel l’esprit saisit directement l’objet même auquel nous pensons, l'intention seconde est la pensée non de l’objet mais de l’intention première qui s’y applique, c.-à-d. soit la pensée de l’acte par lequel nous pensons quelque chose, soit celle des caractères de l’objet. 2. — Pour les phénoménologues, à la suite de Brentano : attitude ou acte de la conscience donnant un sens aux données de la perception, de l’imagination, de la mémoire, etc. 3. — Dessein ou volonté de faire quelque chose ; Syn. projet. 4. — Fin qu’on se propose d’atteindre, raison d’un acte. 5. — Intentionnalité : mot utilisé par Brentano et les phénoménologues et qui « ne signifie rien d’autre que cette particularité foncière et générale qu’a la conscience d’être consciente de quelque chose, de porter, en sa qualité de cogito, son cogitatum en elle-même » (Husserl). (Auj.) Les théoriciens de l’esprit utilisent le mot pour désigner de façon générale le fait qu’une représentation soit liée à quelque chose qui est externe. 6. —Intentionnel : a) (Scol.) Qui concerne l’intention au sens 1 ; espèces intentionnelles : images qui émanent des corps et viennent frapper les sens ; Syn. espèces impresses, b) Pour les phénoménologues, qui concerne une intention au sens 2. c) (Sens vulg.) Qui concerne une intention au sens 3.




Intention

Du latin intentio, « action de tendre vers ». O Action de la volonté tendant vers un but. 0 Dans le vocabulaire de la phénoménologie, acte par lequel la conscience confère un sens aux données de la perception. • La « volonté bonne » dont parle Kant n'est pas simplement faite de «bonnes intentions»: elle doit réfléchir aux meilleurs moyens de faire aboutir ses desseins. Sinon, elle ne se distingue pas du « vœu pieux », de la pure velléité.

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