INSURRECTION DE 1947 (Madagascar)

INSURRECTION DE 1947 (Madagascar) Explosion du mécontentement provoqué par les réquisitions durant la Seconde Guerre mondiale, l’insurrection qui éclate le 29 mars 1947 à Madagascar (alors sous tutelle française), précédée par plusieurs mois d’effervescence, marque surtout un tournant dans la lutte pour l’indépendance. Les membres de sociétés secrètes affiliés ou non au Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM) ont joué un rôle important dans le déclenchement de cette révolte qui, désamorcée en différents endroits, s’étend essentiellement dans la zone forestière de l’Est, recrutant parmi les paysans souvent encadrés par d’anciens combattants de la Seconde Guerre. Les troupes coloniales, comptant des tirailleurs sénégalais venus en renforts, mettront un an pour venir à bout de la guérilla dont les chefs avaient organisé un gouvernement parallèle. L’évaluation officielle du nombre des victimes de la « pacification » à 80 000 continue à faire débat, mais ne remet pas en question l’extrême violence des représailles : dissolution du MDRM, exécutions, emprisonnements, travaux forcés, peines d’exil. Nombre de personnes ayant fui les affrontements ont par ailleurs disparu, peut-être mortes de maladie ou d’inanition. La répression a poussé les nationalistes à la prudence pendant quelques années, mais l’opinion s’est mobilisée pour l’amnistie des condamnés et le pouvoir français ne pouvait ignorer la portée d’une insurrection qui fait date dans l’histoire des décolonisations.