INGLIN Meinrad
INGLIN Meinrad. Romancier suisse d'expression allemande. Né et mort à Schwyz (28 juillet 1893-4 décembre 1971). Il retrace lui-même, dans son roman autobiographique Werner Amberg (1949), son itinéraire, « chemin de croix vers une situation bourgeoise » : il a douze ans lorsque son père meurt, quinze lorsqu'il se retrouve orphelin; après le collège technique, l'apprentissage dans un atelier d'horlogerie, les hôtels où u passe comme serveur, il retourne au lycée, entreprend des études supérieures de littérature et de psychologie et devient finalement journaliste. Il vit de sa plume à partir de 1922. Son premier roman, Le Monde à Ingoldau (1922), le situe d'emblée dans la lignée du « réalisme poétique » de Gottfried Keller. Son ouvrage le plus connu, Chronique de la Suisse (1938), peint à travers l'histoire d'une famille les bouleversements qui ont ébranlé la société au début du siècle. On retiendra également les nouvelles réunies sous les titres L'Avalanche (1947) et Monde ensorcelé (1958). Les meilleures pages de M. Inglin transcendent la banale « littérature de terroir » (« Heimatliteratur ») tout en plongeant leurs racines dans la tradition populaire.