informateur
informateur Sous ce nom qui n'est pas sans évoquer en français les pratiques policières (les anglophones distinguent avec bonheur entre informant, terme d'ethnologie, et informer, terme de police!), se cache le « Sauvage », plutôt bon puisqu'il parle ou a parlé, ou le « Primitif » dont le nom ne passe plus que difficilement à cause de ses sonorités racistes, ou l’hôte de l'ethnographe sur le terrain. Quoi qu'il en soit des considérations de respectabilité qui ont imposé l'usage de ce mot, l'informateur est tout ensemble l'assistant de l'ethnographe, l'objet de son étude, son père spirituel et son souffre-douleur. Certains réussissent néanmoins à faire de lui un partenaire au sens plein. Pour une autre raison ce mot prête à confusion, car il tend à faire croire que les faits utilisés par l'ethnologie moderne se ramènent aux seules déclarations ou aux racontars d'individus, les informateurs, alors que la plus grande partie des données recueillies sur le terrain est obtenue par observation directe des comportements, par participation à la vie du groupe étudié, par expériences provoquées, par dénombrement statistique, etc. Il arrive que des informateurs deviennent plus tard ethnographes professionnels, tels le Maori Te Rangi Hiroa, l'Africain Hampate-Ba et l'Indien Dozier, ce qui pose le problème de l'ethnologie du dedans.