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IMRU' L-QAYS. Poète arabe antéislamique

IMRU' L-QAYS. Poète arabe antéislamique du VIe siècle de notre ère, mort à Ankara. On le nomme « prince des poètes », car il est le plus ancien de la littérature arabe et parce que, selon les termes du critique Ibn Qutayaba (828-889), il a précédé les autres écrivains « dans quelques-unes de ses innovations que les Arabes trouvèrent belles et que les poètes imitèrent, comme le fait d'inviter ses compagnons à s'arrêter auprès des campements (abandonnés par la femme aimée), la délicatesse du nasïb (poésie amoureuse) et la spontanéité ». Il fut aussi prince-poète, car il était fils de Hujr, roi de Kindat (l'un des royaumes de l'Arabie anté-islamique). Élevé dans l'aisance, il s'adonna très jeune aux amours désordonnées et à la poésie. Banni par son père, il parcourut de nombreux pays avec des compagnons de plaisir. En Syrie, il apprit que son père venait d'être assassiné par les Banù 'Asd, révoltés en 530. Il voulut venger son père et reconquérir son trône, mais n'y parvint pas, toutes les tribus l'ayant abandonné, et il dut se contenter d'exprimer sa vengeance dans ses vers. Justinien, qu'il était allé solliciter à Byzance, lui fit bon accueil, mais ne réalisa pas ses promesses. Rentrant en Arabie, le poète tomba malade en route et mourut après avoir une dernière fois chanté son amour de la vie. Une légende rapporte qu'il aurait été empoisonné par Justinien pour avoir séduit sa fille. Dans celle des Mu'allaqât qui lui est attribuée, et dans les autres poèmes de son Divan, l'on trouve mêlées la finesse et la brutalité, que ce soit dans les récits de voyages ou d'amour, les scènes de chasse ou les portraits de femmes, les descriptions d'animaux ou de nuits dans le désert. Les vers qui lui sont attribués ne sont pas tous authentiques, mais ce personnage reste une fort intéressante figure de la tradition littéraire et de l'histoire.

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