IMMANENT
IMMANENT. S'oppose à transcendance. Intériorité essentielle à une réalité donnée. Selon le principe d'immanence « tout est intérieur à tout » ou « un au-delà de la pensée est impensable ».
Gén. Est immanent à une chose ce qui est compris en elle et ne résulte pas en elle d'une action extérieure. Par ex., les facultés humaines sont immanentes à l'homme alors que leur développement dépend de l'éducation (action extérieure).
Méta. Opposé à transitif, l'adjectif immanent s'applique en particulier chez Spinoza à une cause en tant qu'elle n'est pas distincte de l'effet qu'elle produit. Ainsi, alors que le menuisier est cause transitive de la chaise qu'il fabrique (extériorité de la cause et de l'effet), Dieu est pour Spinoza cause immanente du monde
(ce qui signifie que Dieu n'est pas créateur du monde au sens chrétien, mais que Dieu et la nature sont une seule et même chose, selon la formule du panthéisme).
Crit. Opposé à transcendant. Kant qualifie d'immanents les principes de la connaissance dont l'application reste strictement cantonnée dans les limites de l'expérience possible. Une raison qui prétendrait connaître les choses en soi, et non simplement les phénomènes, en ferait un usage transcendant.
IMMANENT. adj. (du latin in-, dans», et manere, «rester, demeurer». Littéralement «qui réside à l'intérieur de »). Se dit de ce qui est contenu dans la nature d'une chose ou d'un être, de ce qui trouve en soi-même son origine. Cet adjectif propre à la langue philosophique s'oppose au mot transcendant (qui est supérieur à, qui est extérieur à). Ainsi, dans les croyances religieuses, on peut opposer les doctrines qui considèrent Dieu comme immanent au monde (il en fait partie, il est dans toute réalité existante) à celles qui postulent un Dieu transcendant (un créateur extérieur à l'univers qu'il a engendré). De même, on oppose traditionnellement la notion de justice immanente (selon laquelle la nature même des événements de ce monde finit toujours par punir les coupables et récompenser les justes) et l'idée d'une justice transcendante (entité extérieure au monde et à la vie des hommes, qui viendrait par exemple punir et sanctionner les méchants dans un autre monde, après cette vie; la notion de justice divine suppose un Dieu transcendant). À cette opposition correspond l'opposition Immanence/Transcendance.
N.B. Ne pas confondre immanent, imminent et éminent.
Le mot immanent vient probablement du verbe latin immanere qui signifie « résider » ou « rester dans ». On qualifie d'immanent un principe se tenant à l'intérieur d'une chose elle-même et non hors d'elle. Par exemple, on parle de « justice immanente » si on pense que les récompenses et les châtiments dérivent nécessairement d'un ordre spontané implacable. Dans cette perspective, l'harmonie et l'équilibre du monde sont toujours préservés par une sorte de souveraine providence naturelle. Ainsi, la conséquence d'une faute finit toujours par châtier les coupables qui sont tôt ou tard punis ici-bas pour leurs crimes, sans l'intervention d'une main extérieure.
Par ailleurs, immanent s'oppose à transcendant sous le double sens de ce qui dépasse par sa supériorité et de ce qui est extérieur à la chose considérée. À cet égard, il y a une transcendance de l'Intelligible chez Platon pour qui le monde sensible n'est qu'une pâle copie dégradée des Idées éternelles, parfaites et immuables.
Immanence
Par opposition à transcendance, l'immanence signifie en métaphysique que le monde n'est pas régi par un principe supérieur et extérieur à lui mais est un ensemble autosuffisant qui a de lui-même ses propres lois. La philosophie de Spinoza est un modèle d'ontologie de l'immanence.
immanent (du lat. in, dans, et manere, rester), qui est intérieur à un autre être : la justice immanente est la justice intérieure aux événements du monde; elle s'oppose à la justice transcendante, qui est celle que (selon Platon) Dieu exerce sur l'âme de chacun, après sa mort. — Les doctrines qui affirment l'immanence de Dieu au monde (Spinoza) ou à l'histoire des hommes (Hegel) constituent un panthéisme; elles s'opposent aux doctrines de la libre création du monde par Dieu (Descartes) ou de la libre création de l'histoire par l'homme (existentialisme marxiste : Sartre, Jaspers).
IMMANENT, adj. Ce qui se trouve ou demeure dans un être (ou dans un ensemble d’êtres). a) Ce qui ne résulte pas d’une action extérieure ; par exemple, la justice immanente (l’acte coupable entraîne lui-même sa punition, ainsi le menteur n’est plus crédible, l’intempérant se rend malade), b) Cause immanente : dont l’effet reste intérieur à l’agent. Par exemple, voir modifie celui qui voit et non la chose vue ; en ce sens, la cause immanente s’oppose à la cause transitive, dont l’effet modifie son objet (couper quelque chose), c) Pour Kant, est immanent un principe dont l’application reste renfermée dans les limites de l’expérience humaine possible (par exemple, la causalité) ; son usage est immanent s’il reste limité à cette expérience ; l’apparence transcendantale consiste à en faire un usage transcendant, d) Dans le panthéisme, Dieu est posé comme entièrement immanent au monde ; certaines formules célèbres de Spinoza vont dans ce sens, par exemple : «Dieu est la cause immanente de toutes choses, et non la cause transitive» (en réalité, les expressions «cause immanente» et «cause transitive» sont inadéquates pour la Cause première).
Immanent
Du latin immanens, participe présent de immanere, « rester dans ».
0 En métaphysique, qui est intérieur à l’être ou à l’ordre de réalité considéré (contraire : transcendant).
0 Chez Kant, qui est situé dans les limites de l’expérience possible.
• Pour Spinoza, Dieu se confond avec tout ce qui est ; il est donc « cause immanente » du monde.
IMMANENT (adj.) 1. — Qui réside dans ; ~ interne ; opposé à transcendant.
2. — Cause immanente : celle qui est interne à son effet ; « Dieu est cause immanente de toutes choses » (Spinoza) ; opposée à cause transitive.
3. — Immanentisme : doctrine selon laquelle le sentiment religieux et Dieu lui-même sont immanents à l’homme.