IMITATION

imitation, reproduction de phénomènes. L’imitation n’est pas un comportement spécifiquement humain. On l’observe couramment chez les animaux : un cheval qui se met à balancer sa tête est vite imité par certains de ses voisins d’écurie. Chez l’homme, la plupart des comportements sociaux (éducation, culture, tradition, coutume, mode, etc.) reposent sur elle. Le jeune enfant reproduit les sons et les intonations, puis la syntaxe pour acquérir le langage ; vers l’âge de trois ans, il imite les attitudes de ses parents, auxquels il s’identifie. Sa personnalité se forme dans les rôles qu'il assume : il est autrui avant d’être lui-même. L’imitation se fait généralement de l’enfant à l’adulte et de l’inférieur au supérieur. Elle se produit aussi de société à société. Pour les Japonais, apprendre (manubu), c’est imiter (manebu). L’imitation n’a pas que des effets heureux. Les conduites criminelles s’apprennent aussi par l’exemple. C’est ainsi qu’un garçonnet de dix ans (Nice, 1988) est devenu meurtrier en voulant faire « comme à la télévision ».

 

IMITATION, n.f. (lat. imitari, dérivé de imago «image»). ♦ 1° Action de prendre un autre comme modèle. ♦ 2° Reproduction d’objets, surtout s’ils ont une grande valeur. — Tarde, sociologue français, a établi les lois et l’importance de l’imitation en sociologie.

imitation Méthode artistique consistant à reproduire des modèles. Commentaire Règle essentielle de l'art jusqu'à l'époque classique, l'imitation des Anciens a été l'un des principes majeurs de la création jusqu'à la fameuse querelle des Anciens et des Modernes, qui a permis d'en redéfinir les modalités : l'imitation ne doit pas être servile. Faite d'emprunts, elle doit être une source d'inspiration et une incitation à la rigueur, une référence plutôt qu'un modèle. Les travaux de l'histoire littéraire et de la littérature comparée ont montré que, depuis le romantisme, l'imitation n'est pas toujours consciente : si des influences s'exercent d'un auteur ou d'une oeuvre à l'autre, on ne peut pas vraiment parler d'imitation. Du reste, chez les écrivains modernes très soucieux d'originalité et de propriété littéraire, l'imitation est appelée plagiat et, comme tel, punie par la loi. Citations Quelques imitateurs, sot bétail, je l'avoue Suivent en vrais moutons le pasteur de Mantoue : J'en use d'une autre sorte ; et me laissant guider, Souvent à marcher seul j'ose me hasarder. On me verra toujours pratiquer cet usage ; Mon imitation n'est point un esclavage : Je ne prends que l'idée, et les tours et les lois, Que nos maîtres suivaient eux-mêmes autrefois, Si d'ailleurs quelque endroit plein chez eux d'excellence Peut entrer dans mes vers sans nulle violence, Je l’y transporte, et veux qu'il n'y ait rien d'affecté, Tâchant de rendre mien cet air d’antiquité. (La Fontaine, Epître à Huet.) La prétention de ne pas imiter ne va pas sans tartufferie, et camoufle mal le mauvais ouvrier. Tout le monde imite. Tout le monde ne le dit pas. (Louis Aragon, les Yeux d'Elsa.) Il n'y a qu'une méthode pour inventer, qui est d'imiter. (Alain, Propos sur l'éducation.) IMITATION (n. f.) 1. — (Lato) Reproduction qui suit exactement son modèle. 2. — (Psycho.) Reproduction des gestes et des actes d’autrui. 3. — Tradit. (grec mimésis), principe réglant la production artistique : tout art est imitation de la nature.

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IMITATION Comportement qui reproduit une perception ou une expérience antérieure, mais aussi résultat de ce comportement (une imitation fidèle). L’imitation tend à l’identification. ♦ En esthétique, la théorie de l’imitation - qui trouve traditionnellement son origine chez Aristote - affirme que l’œuvre d’art doit s’inspirer du réel perceptible. Chez les auteurs anciens, elle ne s’accompagnait d’aucun point de vue péjoratif, comme elle le fera à partir de Hegel et du romantisme après avoir dominé le classicisme. ♦ En psychologie et sociologie, on admet que l’imitation (des modèles familiaux ou sociaux) joue un rôle fondamental dans la socialisation de l’individu. Elle peut toutefois, lorsqu’elle est systématique et inspire tout le comportement, mener au pur conformisme.