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IMAGINATION / IMAGINATION ACTIVE / IMAGINATION ACTIVE ET IMAGINATION PASSIVE / IMAGINATION VERBALE

Fonction psychique qui joue un rôle important dans l’exercice de certaines activités psychiques. Autrefois décriée comme folle du logis, elle est aujourd’hui réhabilitée. La fonction imaginative est à la base de toute créativité, de toute inventivité. C’est elle qui assure la vue prospective ; elle est à la base de nombreuses œuvres d’art. Dans sa fonction prospective elle est tournée vers l’avenir, se préoccupe des problèmes que le sujet doit résoudre. Elle s’efforce de prévoir les événements, elle les évalue, elle anticipe sur ce qui pourrait se passer. — En recherchant la solution d’un problème le sujet met en marche son imagination qui est stimulée par l’inconnu de l’avenir. — Dans l’œuvre d’art on constate tantôt l’évocation du passé, présenté avec toute l’originalité de l’artiste (Proust), tantôt une création entièrement originale. Elle a son auteur et elle conditionne la venue au monde d’une réalité dont il n’existait aucun exemple auparavant (Maigret, de Simenon). C’est elle que le philosophe G. Bachelard appelle l’imagination imaginante ou imageante. — L’imagination est génératrice de productions oniriques diurnes et nocturnes. — Loin de la réalité, l’imagination alimente le monde des délires et des hallucinations. Dans sa technique psychothérapique, Adler utilisait les productions de l’imagination des rêves nocturnes et diurnes. Il y recherchait les indices de la structure de la personnalité et le degré du développement du sentiment social.

Mentale thérapeutique, au rôle du doublage dans le cours du psychodrame, aux méthodes psychagogiques basées sur le dessin, la peinture, le modelage spontanés au rêve agi de Baudouin. Méconnaître les éléments régressifs des états de rêve n’est plus permis, mais comment oublier leur aspect d’imagination créatrice ? Or, cette imagination est l’inspiratrice de toute action neuve, de toute découverte. Dans le rêve, l’action est suspendue ; mais elle se suspend pour se préparer mieux ; l’imagination prépare l’adaptation du réel à nous-mêmes.

IMAGINATION ACTIVE. Méthode de confrontation avec l’inconscient, élaborée par Jung en 1913. Elle consiste à amener un affect à prendre figure afin que le conscient puisse entrer directement en rapport avec lui. Elle emploie tous les moyens spontanés d’expression : imaginer, peindre, écrire, modeler, jouer, danser, parler... Elle ne se contente pas de provoquer l’émergence et ne cherche pas à interpréter. Elle vise à permettre une < explication active > avec les facteurs inconscients et, pour cela, met l’accent sur la nécessité pour le sujet de traiter alors les partenaires imaginaires selon toutes les conditions de la réalité et de se comporter comme dans une situation réelle. L’imagination active se pratique seul, sans règles ni artifices qui interviennent dans le rapport du sujet et de son inconscient, sans l’adjuvant d’hallucinogènes ou de techniques de concentration. Elle est particulièrement indiquée après une analyse, pour garder la relation avec l’inconscient, et, à titre d’hygiène psychique, pour les psychothérapeutes.

IMAGINATION ACTIVE ET IMAGINATION PASSIVE. Eugène Caslant (1921), indépendamment de toute source psychanalytique; différencie l’imagination active et l’imagination passive dans sa « méthode de développement des facultés supranormales ». Alors que l’imagination passive est, selon cet auteur, celle qui consiste dans l’apparition spontanée des images et qui permet le fonctionnement des facultés supranormales, « l’imagination active est la faculté de faire apparaître par la volonté les représentations internes, de les associer suivant une finalité ; c’est par elle que le littérateur construit ses romans... Si nous connaissions ses lois et si nous savions les appliquer, nous pourrions guérir nos maladies sans médecin et sans médicament... ». Carl Gustav Jung (voir article précédent) utilisa ce terme à la même époque pour définir une méthode solitaire de développement de la personnalité, méthode également découverte et largement diffusée à l’époque sous le nom de rêve éveillé par Léon Daudet. Si le mérite revient à Caslant d’avoir défini l’imagination active par rapport à l’imagination passive, il faut reconnaître que cette terminologie discutable n’a plus, aujourd’hui, qu’un intérêt historique. Il conviendrait aussi de tenir compte de celle plus élaborée, d’Alfred Binet (1922) qui distinguait une imagination spontanée et une imagination volontaire. Enfin l’imagination active à laquelle C. G. Jung n’a accordé que peu d’importance dans son œuvre écrite est sortie de l’oubli grâce à l’essor indépendant des techniques d’imagerie mentale. Dans notre classification des méthodes d’imagerie, solitaires ou dialectiques, nous avons proposé de nommer d’une part rêve éveillé toute technique (ex. : Jung et Daudet) de développement de la personnalité ne faisant pas appel à un opérateur (psychothérapeute ou autre) et de nommer d’autre part techniques d'imagerie mentale les techniques où l’imagerie spontanée, volontaire ou induite du sujet surgit et peut être verbalisée en présence d’un opérateur. Lorsque l’imagerie mentale est vécue en relation thérapeutique, elle constitue une séquence d’onirothérapie. L’imagination pourrait alors être dite plus ou moins active ou passive dans la perspective psychologique de la technique considérée, selon son caractère spontané, induit, intentionnel ou volontaire. L’expression imagination active ne serait alors utilisée sans risque d’erreur d’interprétation que pour définir le rêve éveillé d’un sujet se trouvant par ailleurs en cours de psychologie analytique.

IMAGINATION VERBALE. L’imagination verbale se distingue de l’imagerie mentale en ce sens que la première est dépourvue de représentation imagée vécue : elle est plus souvent topographique et descriptive. Exemple : Un sujet dira : « Je ne vois pas l’image, mais j’imagine un salon, etc. ».

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